Pourquoi Bridget Jones ne méritait pas un quatrième film (et nous non plus)
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Après près d’un quart de siècle et trois aventures cinématographiques aux saveurs de bonbon acidulé, l’Anglaise la plus gaffeuse de la Création revient pour Bridget Jones : folle de lui de Michael Morris, en salle ce mercredi. Elle est toujours aussi nouille comme si le temps avait glissé sur elle sans la toucher pour lui donner un brin de maturité.
L’héroïne créée par Helen Fielding et incarnée par Renée Zellwegger a maintenant 52 ans. Elle est veuve et mère de deux enfants. Elle recherche de nouveau l’âme sœur et ce n’est pas gagné car elle n’est plus sur le marché de la drague depuis dix ans. Elle va donc découvrir les applis de rencontres avant de constater que le bonheur à deux est plus proche qu’elle n l’imaginait.
Pourquoi on aime Bridget (ou pas)
Soyons un peu brutaux : Bridget Jones n’est pas la flèche la plus pointue du carquois et ça ne s’est pas arrangé avec les années. Elle est même franchement godiche et metteuse de pieds dans tous les plats. Elle accompagne ses mômes à l’école en pyjama, semble totalement à côté de la plaque face aux autres mamans, pétasses de compétitions. Même quand elle parle de son boulot dans un exposé en classe, elle se ridiculise devant son fils et ses copains.
On peut la trouver attendrissante voire s’identifier à elle en la trouvant si maladroite qu’on se sent supérieur. C’est même le fonds de commerce de la dame. Il est également possible d’avoir envie de la secouer comme un prunier en la traitant d’andouille triple A parce qu’être nigaude à ce point-là, ça finit par devenir agaçant. Si on entre dans la deuxième catégorie de spectateurs, il est fortement recommandé de passer son tour pour Folle de lui ou de prendre un calmant avant d’entrer dans la salle pour éviter d’avoir envie d’étrangler cette pintade.
Bridget et les hommes
Les relations amoureuses, ce n’est toujours pas son truc à Bridget qui semble n’avoir rien appris en vingt-quatre ans. Son époux Darcy (Colin Firth qui n’apparaît qu’en spectre) ayant passé l’arme à gauche, il lui reste Daniel (Hugh Grant en roue libre), son meilleur ami macho qui en fait des caisses selon son habitude. Bridget a sans doute passé toutes ces années dans une cave car elle n’a pas évolué d’un iota du point de vue des rapports humains. Point de salut pour elle sans un homme dans sa vie et ça commence à urger.
D’où l’arrivée providentielle d’un jeune jardinier (la belle plante Leo Woodhall) et d’un enseignant craquant (le très appétissant Chiwetel Ejiofor). Elle prend du bon temps avec le plus jeune mais pourrait se caser avec le plus stable. S’éclater au lit d’accord, ça redonne des couleurs ! Mais rien ne vaut les bonnes valeurs familiales. Il ne serait pas un peu réac le monde de Bridget Jones ?
Du fan service « culotté »
Bien qu’elle n’ait pas inventé l’écran plasma, Bridget retrouve fissa du boulot comme productrice d’un show télé alors qu’elle s’est tourné les pouces pendant dix ans. On prendra cela comme une licence poétique bien que le plus gros de son activité semble consister à glousser comme une volaille avec ses copines à de fort nombreuses occasions. Ces dernières lui donnent des conseils avisés ( « Il faut t’envoyer en l’air ») en buvant des cocktails. Même son père lui cite le « philosophe » Ed Sheeran pour lui conseiller de prendre du bon temps.
Le « fan service » est de rigueur tant le scénario semble calqué sur le premier opus de la saga. Bridget a même conservé sa culotte ridicule qu’elle ressort pour le plus grand bonheur de ces admirateurs. Elle minaude comme si sa vie en dépendait. Sa façon de jouer les gamines finit par être gênante malgré les efforts méritoires de Renée Zellewegger pour donner du relief au personnage.
For Fans Only
Bridget Jones : folle de lui n’est pas un ratage complet. De beaux accents anglais pour qui verra le film en version originale et une trop brève apparition d’Emma Thompson offrent de bons moments. Cela n’est pas suffisant pour faire exister le film en dehors de la nostalgie qu’il est censé provoquer. Michael Morris a sans doute voulu donner l’impression de retrouver une vieille amie perdue de vue. Encore faut-il avoir envie de la retrouver pour que la sauce prenne.
Seuls les fans inconditionnels de Bridget Jones trouveront peut-être leur bonheur dans cette comédie mollasse qui sent fort le réchauffé comme une marmelade d’orange qui aurait attaché au fond du confiturier. Heureusement, Brigdet Jones : folle de lui est annoncé comme le dernier chapitre des aventures de la dame. Cela semble une riche idée que d’arrêter.