Guyane : Le territoire a enregistré un « niveau hors norme » des violences avec arme à feu en 2024
En 2024, la Guyane a enregistré 49 homicides, soit une diminution de 17 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, avec un taux de 20,6 personnes tuées pour 100.000 habitants, ce territoire ultramarin demeure le plus touché par la criminalité en France, où la moyenne nationale s’élève à 1,5. « C’est presque un par semaine », a souligné le préfet Antoine Poussier lors de la présentation du bilan annuel de la délinquance.
Parmi ces homicides, 60 % impliquaient l’usage d’armes à feu, un phénomène qui se retrouve également dans trois quarts des 836 vols à main armée recensés en 2024. Ce chiffre alarmant illustre un « taux par habitant 20 fois supérieur à la moyenne nationale », selon le préfet. Malgré une stabilisation globale de la délinquance, il insiste sur le fait que « la plus violente – les homicides, les vols à main armée – est à un niveau hors norme par rapport au reste du territoire ».
Le fléau de la prolifération des armes
Face à cette situation, les autorités ont intensifié leurs efforts contre la prolifération des armes, qualifiée de « fléau en Guyane ». En 2024, 528 armes ont été saisies, soit le double de l’année précédente. Un enjeu crucial dans une région de 84.000 km2, où les frontières poreuses avec le Suriname et le Brésil favorisent les trafics d’armes et de stupéfiants ainsi que l’orpaillage illégal.
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La criminalité organisée demeure un acteur majeur de cette insécurité, étant impliquée dans 53 % des homicides. Treize règlements de compte ont notamment été recensés en forêt, en lien avec l’orpaillage illégal. « Des factions armées brésiliennes cherchent à s’implanter depuis quelques années », avertit le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie en Guyane. Les forces de l’ordre ont identifié quelque 400 criminels affiliés à ces gangs et en ont interpellé 75 en 2024.
