Climat : Le projet d’avion vert d’Airbus reste cloué au sol plus longtemps que prévu

L’avion vert, un « zéro émission », c’est pas pour demain. Ni d’ailleurs dans les années à venir, car le projet d’Airbus a pris du plomb dans l’aile… Ou tout du moins se retrouve confronté à la réalité. Le géant européen a en effet reconnu ce vendredi que les progrès nécessaires au développement d’un avion à hydrogène se révélaient « plus lents que prévu ». Lui qui ambitionnait jusqu’ici de commercialiser un tel appareil à l’horizon 2035, alors que le secteur aérien s’est engagé à ne plus contribuer au réchauffement climatique d’ici à 2050, n’a même pas pu communiquer de nouvelle échéance.

Mais selon le syndicat FO, l’avionneur a repoussé de cinq à dix ans son objectif d’entrée en service d’un avion à hydrogène, mais aussi et surtout réduit de 25 % le budget qui y était consacré. L’avionneur a tout simplement et largement décidé de « revoir sa feuille de route » en matière de décarbonation.

« Nous sommes déterminés à atteindre notre objectif de mettre sur le marché un avion à hydrogène commercialement viable, se défend pour sa part le géant européen dans une déclaration transmise à l’AFP, sans confirmer de chiffre. Cet engagement s’inscrit dans notre ambition d’être leader de la décarbonation de l’aviation et de soutenir les objectifs de durabilité à long terme de l’industrie aéronautique ».

Un hydrogène propre pas assez disponible

Selon l’entreprise, « l’hydrogène a le potentiel d’être une source d’énergie révolutionnaire pour l’aviation. Toutefois, nous sommes conscients que le développement d’un écosystème autour de l’hydrogène […] représente un défi majeur qui nécessite une collaboration et des investissements à l’échelle mondiale ». « Les développements récents montrent que les progrès sur les éléments indispensables à cette transition, en particulier la disponibilité de l’hydrogène produit à partir de sources d’énergie renouvelables à grande échelle, sont plus lents que prévu », a constaté Airbus.

En septembre 2020 pourtant, Airbus avait dévoilé trois concepts d’avions à hydrogène baptisés « ZEROe », un pari singulier jusqu’ici peu suivi par d’autres industriels, qui misent plutôt sur des carburants d’origine non-fossile à substituer au kérosène, ou des moteurs électriques pour des appareils régionaux à l’emport et à l’autonomie limités.