People

Amel Bent dénonce la charge mentale qui pèse sur les femmes

Amel Bent a choisi de prendre des distances avec son métier d’artiste pour s’occuper de ses trois enfants, Sofia, neuf ans, Hana sept ans et Zayn deux ans. Il faut dire qu’un mois après la naissance du petit dernier, Patrick Antonelli, son mari et père de ses enfants, a été écroué à la maison d’arrêt de Nanterre suite à une condamnation à quinze mois de prison pour des faits d’escroquerie. Cela n’a pas dû faciliter la vie de famille, même si la condamnation a été ramenée à huit mois sous bracelet électronique après deux mois d’incarcération.

De retour avec un huitième album en préparation et un concert à l’Accor Arena le 29 avril 2026, l’ex-jurée de The Voice est elle aussi confrontée à la difficulté de mener à bien sa vie de femme et de mère.

« Il faut tout faire en étant fraîche, il ne faut pas grossir, il faut rester jeune, il faut absolument être une bonne mère, une bonne épouse, être au top au boulot parce qu’on sait qu’on ne va pas nous rater », a ainsi dénoncé l’interprète de Ma Philosophie dans l’émission C à Vous le 6 février.

Besoin de se décharger

Si les mots de « charge mentale » ont été posés récemment selon la chanteuse de 39 ans, les choses ne sont pas réglées pour autant. « On va avoir plus de mal à vieillir, plus de mal à concilier notre vie de famille, de mère, d’épouse », lâche-t-elle.

Le sujet lui tient tellement à cœur qu’elle en a fait une chanson, Décharge mentale, qu’elle a interprétée sur le plateau. Elle y énumère, au cours d’une nuit d’insomnie, la liste des choses angoissantes qui l’attendent le lendemain. Celle qui chante notamment « Et puis il faut que j’aille voir un médecin. Moi j’ai peur du cancer du sein » pense que « cette charge mentale peut devenir aussi des problèmes de santé sérieux ».

Culpabilité rampante

Et ce qui pourrait miner la santé des femmes, c’est le sentiment de culpabilité qui les ronge, « célibataires, pas célibataires, qu’elles aient des boulots qu’elles adorent ou des boulots qu’elles n’aiment pas, qu’elles soient mère au foyer » ou non.

« Si on a les moyens de payer une nounou, on culpabilise parce que ce n’est pas nous qui faisons les sorties d’école. Si on n’a pas de nounou, on se dit : Purée, j’adorerais pouvoir me payer une nounou parce que j’aimerais prendre un bain ou avoir une minute pour moi ».

Concilier vie de famille et travail entraîne ainsi souvent le sentiment d’être soit une mauvaise mère, soit une femme insatisfaite professionnellement. Ainsi, celle qui n’a pas pu aller chercher ses enfants à cause de son travail va « culpabiliser », mais pour autant, si elle « n’a pas fait telle chose au boulot », est-ce qu’elle « ne mérite pas sa place dans son entreprise ? » interroge-t-elle. « On peut être forte, mais on a le droit aussi d’être fragile, d’avoir besoin de temps pour soi aussi, c’est hyper important », martèle celle qui estime que même si « on se bat pour ça, on n’est pas des surhumaines ». Des paroles qui pourraient peut-être faire réfléchir les conjoints en plus de réconforter celles qui en ont plein le dos.