France

Nantes : « Nos plus plates excuses »… Une femme qui allaitait son bébé exclue de la boutique SNCF

Que se passe-t-il à la gare de Nantes ? Quelques jours après la verbalisation d’un homme qui téléphonait en haut-parleur dans la mezzanine, c’est cette fois une femme qui allaitait qui évoque sa mésaventure subie en janvier. Ce jour-là, cette maman d’un bébé de trois mois attend son train après avoir manqué le précédent départ pour un problème de billet, comme elle l’a raconté à Ouest-France. Son nourrisson ayant faim, elle décide de s’asseoir dans l’espace de vente de la gare, où plusieurs agents de la SNCF sont présents. Elle assure que « les quatre chaises à disposition » étaient vides.

Alors qu’elle commence à donner le sein à son enfant, un agent de la boutique vient lui faire remarquer qu’elle n’a « peut-être pas le droit » comme l’écrivent nos confrères de Ouest-France. Une supérieure est avisée et vient lui demander de partir « sans proposer d’alternative ».

Une enquête interne ouverte

Cette sage-femme de 32 ans s’exécute et fond en larmes, « choquée et outrée de la situation ». Contactée par 20 Minutes, la direction de SNCF Voyages reconnaît une erreur. « Nous regrettons profondément cette situation subie par cette voyageuse », assure un porte-parole. « Une enquête interne a été ouverte pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer. On a tout à fait le droit d’allaiter dans un lieu public. L’espace de vente de la SNCF en fait partie », assure SNCF Voyages.

Ce porte-parole dit vrai. En France, aucune loi n’interdit d’allaiter en public. En 2021, Fiona Lazaar, députée du Val-d’Oise, avait déposé une proposition de loi créant le délit d’entrave à l’allaitement puni d’une amende de 1.500 euros. Le second article de cette loi venait « écrire noir sur blanc que le fait d’allaiter en public n’est pas constitutif d’une exhibition sexuelle. C’est ce qui est très souvent reproché aux femmes qui le font », expliquait la députée à 20 Minutes.

Accueillie dans un café

Exclue de l’espace de vente, la jeune maman a finalement trouvé refuge au sein d’un café de la gare, qui l’a accueillie « avec plaisir ». La direction de la SNCF va prendre contact avec la cliente afin de « lui présenter nos plus plates excuses » mais aussi « pour recueillir son ressenti ». Afin que, jamais plus, une telle situation puisse se reproduire.