« Nos interventions contre les rats ont été multipliées par 2,5 en un an », alerte un spécialiste
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Les rats n’ont pas fini de faire parler d’eux en ville. Stéphane Bras, porte-parole de l’association Prosane répond aux questions de 20 Minutes alors qu’une étude américaine démontre la présence accrue de rats dans seize grandes villes du monde, notamment à cause d’hivers plus doux, en lien avec le dérèglement climatique. Spoiler : c’est le même constat dans les grandes villes françaises.
Prosane est une association fondée en 1946 qui réunit applicateurs, fabricants, distributeurs et formateurs du secteur de la lutte contre les nuisibles et représente environ 5.000 salariés.
Constatez-vous une hausse marquée de votre activité de dératisation en France ?
Oui, on constate une augmentation massive. On a la même situation en France qu’à l’échelle internationale : il y a davantage de rats qu’avant, qui gênent dans les habitations, les activités humaines, les infrastructures (réseaux de fibre optique, câbles…) Selon nos baromètres, on est à 2,5 fois voire 3 fois plus d’interventions curatives en 2023-2024 que sur l’année précédente.
Le réchauffement climatique est l’une des explications, puisqu’il contribue au fait qu’il n’y ait pas trop de ralentissements des cycles de reproduction.
C’est une problématique qui se concentre sur les zones urbaines ?
Les rongeurs ont besoin de se nourrir, de boire et de s’abriter et trouvent tous ces éléments en zones urbaines. Les populations ne restent plus dans des lieux souterrains mais se déplacent dans les crèches, les écoles, les espaces de vie, les espaces verts… On observe une corrélation claire entre l’augmentation des déchets et celui des populations de rats. Plus on urbanise, plus il y a du monde, plus il y a de difficultés à gérer les déchets, en particulier en zones touristiques.
Devez-vous adapter vos méthodes ?
Nous nous adaptons sans cesse à la réglementation mais les cahiers des charges de certaines collectivités sont parfois d’un autre temps. Par exemple, deux campagnes par an pour gérer les populations de rongeurs sur une municipalité, c’est très insuffisant. On sait traiter, encore faut-il nous en donner les moyens. Je rappelle que nous sommes engagés par des certifications à n’employer que des produits autorisés, dans des dosages autorisés, et pour des ciblages autorisés.
Réclamez-vous une aide des pouvoirs publics dans ce domaine ?
Oui, car tant que l’action ne sera pas globale, le problème du rat ne peut pas être résolu. Quand on a un couple de rats, on peut s’attendre à plusieurs centaines de rats en descendance, sur une année. On est aujourd’hui contraint de travailler de manière sporadique, sans anticipation, alors que dans les très grandes villes, comme Paris ou Marseille, le rongeur ne connaît pas les frontières entre la sphère privée et publique.
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On a besoin d’obligations réglementaires pour que la gestion du risque ne repose pas seulement sur les particuliers. On est réduit actuellement à un rôle de « pompiers », au sens où il n’y a pas d’obligation réglementaire sur les contrôles et le recours à des professionnels formés. On aurait besoin d’un état des lieux des bâtiments dans le cadre de la prévention, pour avoir des données territoire par territoire.
Je rappelle aussi qu’il y a un risque majeur sur la santé humaine, ce n’est pas qu’un problème de propreté.