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Grèce : Santorin tremble encore (plus fort) et décrète l’état d’urgence

L’île grecque de Santorin traverse une période d’activité sismique inhabituelle qui inquiète les experts et les autorités. Depuis le 26 janvier, plus de 7.700 tremblements de terre ont été enregistrés dans la zone maritime entre Santorin et Amorgos, selon le laboratoire de sismologie de l’Université d’Athènes (EKPA). Parmi ces secousses, sept séismes d’une magnitude supérieure à 4 ont été relevés dans la nuit de mercredi à jeudi, le plus fort atteignant 5,2 sur l’échelle de Richter.

Face à cette intensification, la Protection civile grecque a placé Santorin en état d’urgence jusqu’au 3 mars afin de gérer les conséquences de l’activité sismique. Bien que ces tremblements de terre n’aient causé ni victimes ni dégâts, leur fréquence et leur ampleur restent préoccupantes. Les autorités ont également décidé de fermer les écoles sur plus d’une douzaine d’îles des Cyclades jusqu’à vendredi, ce qui a poussé de nombreuses familles à quitter Santorin en attendant une amélioration de la situation.

Une situation inédite qui déroute les scientifiques

Les sismologues peinent à prédire l’évolution de cette crise. « L’intensité diminue, mais elle n’est pas encore stabilisée », a expliqué Athanassios Ganas, directeur de recherche à l’Institut géodynamique d’Athènes, sur la chaîne ERT. Son collègue, Vassilis Karastathis, estime pour sa part que « nous sommes à mi-parcours » de cette séquence sismique.

Les autorités assurent mobiliser tous les moyens nécessaires. Le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis, a annoncé la mise en place d’une plateforme numérique, « mysafetyplan », qui permettra d’informer la population sur les séismes et autres catastrophes naturelles.

Exode et risques accrus

Plus de 11.000 personnes ont déjà quitté l’île depuis dimanche, grâce à un renforcement des liaisons maritimes et aériennes. Les experts alertent aussi sur les risques de glissements de terrain, particulièrement dans cinq zones sensibles identifiées par l’Autorité grecque de planification et de protection contre les séismes. Efthymios Lekkas, directeur de l’organisme, a précisé que « le port d’Athinios, par lequel transitent 1,5 million de touristes chaque année, est une zone de haut risque ».

Notre dossier sur les tremblements de terre

Pour l’heure, les scientifiques estiment que « le scénario le plus probable est que l’activité sismique continue pendant des jours ou semaines à la même intensité », selon Efthymios Lekkas. En attendant, l’île reste en alerte, et les autorités tentent d’anticiper d’éventuels scénarios plus critiques.