Drogue : Culpabilisation plutôt que prévention, Retailleau tape sur les consommateurs « qui ont du sang sur les mains »
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Il n’a jamais caché vouloir taper sur le consommateur de drogue, plutôt que de miser sur la prévention. Le ministre de l’Intérieur a dévoilé jeudi une vidéo « électrochoc » visant à les « culpabiliser » pour lutter contre le narcotrafic.
« C’est une première parce que la campagne que nous allons diffuser n’est pas une campagne de sensibilisation, mais une campagne de culpabilisation », a affirmé Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse place Beauvau.
Campagne dans les médias et transports
Le clip d’une vingtaine de secondes sur fond noir, où se succèdent des images d’un joint allumé, puis d’un lampadaire qui s’enflamme, tout comme une peluche ou encore une voiture, sera diffusé à partir de dimanche et jusqu’au 2 mars, à la télévision, sur les réseaux sociaux, les plateformes de streaming et affiché dans les transports.
Avec le slogan « Chaque jour, des personnes payent le prix de la drogue que vous achetez », le gouvernement espère marquer la population comme ont pu le faire les « images qui choquaient » dans les clips de la Sécurité routière, a détaillé Bruno Retailleau.
Financée par les saisies
La campagne se veut en « rupture » pour créer « un électrochoc » et « responsabiliser les consommateurs », a ajouté le ministre, pour qui « fumer un joint, prendre un rail de cocaïne, c’est avoir du sang sur les mains ». Cette campagne sera financée « par les biens qui sont confisqués aux trafiquants de drogue », a précisé le ministre.
Le lancement de la campagne intervient au moment où le gouvernement affiche sa fermeté contre le trafic de stupéfiants, en soutenant la proposition de loi narcotrafic, adoptée quasiment unanimement au Sénat cette semaine. Le texte, désormais transmis à l’Assemblée nationale, prévoit notamment la création d’un Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), des mesures antiblanchiment et de nouveaux outils pour les enquêteurs.