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Etats-Unis : Washington tempère les propos de Donald Trump sur l’acquisition de Gaza

Face à une levée de boucliers internationale, l’administration américaine a tenté ce mercredi d’atténuer les déclarations du président Donald Trump sur un possible contrôle de Gaza par les États-Unis. Tandis que l’ONU met en garde contre un « nettoyage ethnique », la Maison-Blanche a cherché à tempérer les propos du président américain.

Donald Trump avait suggéré plus tôt cette semaine une prise de contrôle américaine du territoire palestinien et le déplacement des habitants de Gaza. L’idée a provoqué une vague d’indignation. Face à cette tempête diplomatique, le ministre des Affaires étrangères américain, Marco Rubio, a tenté de rassurer en affirmant que tout éventuel déplacement des Gazaouis ne serait que temporaire. « M. Trump veut reconstruire les bâtiments afin que les gens puissent y retourner », a-t-il déclaré, cherchant à dissiper les craintes d’un déplacement forcé définitif.

« Pour l’instant, il n’y a pas de plan pour envoyer des troupes à Gaza »

La Maison-Blanche a également tenu à clarifier sa position, assurant qu’aucun engagement militaire immédiat à Gaza n’était prévu. « Pour l’instant, il n’y a pas de plan pour envoyer des troupes à Gaza », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de l’exécutif. S’appuyant sur des photos de ruines à Gaza publiées sur Fox News, elle a insisté sur le fait que les États-Unis ne financeront pas la reconstruction de Gaza, mais comptent s’appuyer sur des « partenaires régionaux ». Mais malgré cette tentative d’apaisement, Donald Trump a maintenu ses propos et assuré que son plan était bien accueilli. « Tout le monde adore mon idée », a-t-il affirmé.

L’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a qualifié le plan du président américain de « fou », tandis que la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a dénoncé une « forme de colonisation du XXIe siècle ».

Consulter notre dossier sur la guerre entre le Hamas et Israël

Une opposition internationale unanime

L’Égypte, voisine de Gaza, a appelé mercredi l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, à reprendre le contrôle du territoire, dont elle avait été évincée en 2007 lorsque le Hamas a pris le pouvoir. De son côté, Abbas a rejeté en bloc l’idée d’une gestion américaine de Gaza, affirmant que « les droits du peuple palestinien ne seront pas bafoués ».

Mais l’hostilité au projet de Trump a été exprimée par de nombreux acteurs internationaux et ce bien au-delà des voisins de la région. L’Union européenne a rappelé que Gaza faisait partie intégrante d’un futur État palestinien, tandis que plusieurs pays arabes, dont l’Égypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, ont fermement rejeté l’initiative américaine. Dans une déclaration commune, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et Emmanuel Macron ont mis en garde contre toute tentative de déplacement forcé des Palestiniens, estimant qu’il s’agirait d’une mesure « inacceptable » et d’une violation grave du droit international.

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Des négociations de cessez-le-feu fragilisées

L’annonce de Trump est intervenue en plein processus de discussions sur un cessez-le-feu, au moment où sa rencontre avec Benjamin Netanyahou à la Maison-Blanche marquait la reprise des négociations. Alors que la première phase de six semaines a débuté le 19 janvier, la suite demeure incertaine.

Ses déclarations viennent ajouter une nouvelle source de tension, compliquant un contexte diplomatique déjà fragile et semant le doute sur les véritables intentions de Washington concernant Gaza.