Syrie : Macron félicite le tombeur de Bachar al-Assad et l’invite en France
Avec la chute de Bachar al-Assad, Emmanuel Macron s’active pour relancer les liens entre Paris et Damas. Le nouveau dirigeant de la Syrie par intérim, Ahmad al-Chareh, a ainsi reçu un appel téléphonique du chef de l’Etat français qui l’a félicité pour sa « prise de fonction » et l’a invité en France, a indiqué mercredi la présidence syrienne.
De son côté, l’Elysée a pointé le triple message du président français : un processus de transition conforme aux « aspirations du peuple syrien », la « pleine intégration » des Kurdes syriens dans ce processus et « la nécessaire poursuite de la lutte contre le terrorisme ». Cet appel – le premier d’un dirigeant occidental selon l’Elysée – a eu lieu dans la perspective de la conférence internationale pour la Syrie qui se tiendra au niveau ministériel le 13 février à Paris.
Paris veut « lever les sanctions contre la Syrie »
Ahmad al-Chareh, à la tête de la coalition de groupes armés islamistes sunnites qui a renversé l’ancien président Bachar al-Assad le 8 décembre, a été nommé la semaine dernière président par intérim pour la période de transition en Syrie.
Selon la présidence syrienne, Emmanuel Macron a exprimé « son plein soutien à la phase de transition en Syrie » et a souligné « les efforts de son pays pour lever les sanctions contre la Syrie et ouvrir la voie à la croissance et à la reprise ». Le nouveau dirigeant a pour sa part remercié le locataire de l’Élysée pour son appel et « pour le soutien de la France envers le peuple syrien au cours des quatorze dernières années ». Il en a aussi profité pour évoquer « les défis actuels, y compris les sanctions économiques imposées » à la Syrie.
La crainte d’un retour de l’Etat islamique
La recomposition en cours de la Syrie fait craindre une résurgence des activités du groupe Etat islamique (EI). Paris s’inquiète de la présence de Français radicalisés en Syrie. Environ 150 Français, issus de l’EI, sont également retenus dans des prisons ou des camps supervisés par les Kurdes dans le Nord-Est syrien. Emmanuel Macron a marqué « à cet égard la fidélité de la France aux Forces démocratiques syriennes (FDS) et appelé à leur pleine intégration dans le processus de transition syrien », a relevé l’Elysée.
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Des combats opposent depuis fin novembre les FDS à des groupes pro turcs dans le nord de la Syrie, malgré des tentatives américaines d’imposer une trêve. Les FDS, partenaires des Occidentaux réunis au sein d’une coalition internationale antijihadistes, ont été le fer de lance de la lutte contre l’EI. De son côté, la Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des FDS, d’avoir des liens avec les séparatistes armés kurdes sur son sol et menace de lancer une opération militaire contre elles.