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Etats-Unis : « Garder les hommes hors des sports de femmes », Trump interdit aux transgenres l’accès aux sports féminins

Nouveau jour, nouveau décret signé par le 47e président américain. Ce mercredi, Donald Trump a signé un « executive order » interdisant aux athlètes transgenres de participer aux compétitions sportives féminines aux États-Unis. Ce texte, intitulé « Keeping Men Out of Women’s Sports » (littéralement « Garder les hommes hors des sports féminins »), impose une nouvelle interprétation du Title IX, une loi fédérale américaine adoptée en 1972.

À l’origine, cette loi visait à garantir l’égalité entre les sexes dans l’éducation et le sport scolaire en interdisant toute discrimination fondée sur le genre dans les établissements recevant des fonds publics. L’administration Trump interprète désormais cette loi de manière différente : elle définit le sexe uniquement selon celui assigné à la naissance, excluant ainsi les femmes transgenres des compétitions féminines.

Un décret qui suscite la controverse

Lors d’une cérémonie officielle à la Maison-Blanche, Donald Trump a justifié sa décision en déclarant : « Avec ce décret, la guerre contre le sport féminin est terminée. » Plusieurs figures politiques et sportives, dont l’ancienne nageuse universitaire Riley Gaines, ont exprimé leur soutien à cette mesure, estimant qu’elle garantit une compétition plus équitable pour les athlètes féminines cisgenres (nées femmes).

Lors d’un point avec la presse, Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison-Blanche, a affirmé que ce décret « protège l’intégrité du sport féminin » et que les autorités fédérales prendront des mesures immédiates contre les écoles et organisations sportives qui autoriseraient des femmes transgenres à concourir dans des catégories féminines. Cette décision s’inscrit dans une série de mesures prises par l’administration Trump concernant les droits des personnes transgenres. Le choix d’annoncer ce décret le jour national des filles et des femmes dans le sport ne semble d’ailleurs pas être un hasard du calendrier mais plutôt marquer la volonté affirmée du président américain d’imposer une vision stricte de l’identité de genre dans le sport… et ailleurs.

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Une mesure qui ravive les tensions politiques et sociales

Le sujet de la participation des athlètes transgenres aux compétitions féminines est vivement débattu aux États-Unis. Les partisans de cette interdiction estiment qu’elle protège les performances et les opportunités des sportives cisgenres face à des concurrentes qui auraient, selon eux, un avantage physique en raison de leur sexe assigné à la naissance.

À l’inverse, de nombreuses associations de défense des droits LGBTQ+ dénoncent une mesure discriminatoire, estimant qu’elle exclut et stigmatise les personnes transgenres. Elles rappellent que plusieurs études scientifiques soulignent la complexité des facteurs biologiques et hormonaux dans la performance sportive, et que de nombreuses instances internationales, comme le Comité international olympique (CIO), ont mis en place des règlements spécifiques pour encadrer ces situations.

Consulter notre dossier sur les droits LGBTQIA+

Vers une (autre) bataille juridique ?

Ce décret pourrait être contesté devant les tribunaux, plusieurs organisations de défense des droits civiques ayant déjà annoncé leur intention d’engager des recours.

Aux États-Unis, les décisions présidentielles peuvent être bloquées ou modifiées par la justice si elles sont jugées contraires aux droits constitutionnels.