Lyon : « On ne dort plus »… C’est quoi cette alarme SNCF qui réveille tout un quartier chaque nuit depuis quinze jours ?
«Ce n’est pas vivable », « nous ne dormons plus »… Sous les publications Facebook des groupes de « La vie à Lyon 7e » et « La vie à Lyon 8e », les commentaires fusent. Depuis le 20 janvier, « plusieurs centaines de foyers » qui habitent le quartier, autour de la gare SNCF Jean Macé, « vivent un enfer ».
« C’est simple, chaque nuit depuis une quinzaine de jours, nous sommes réveillés par une alarme stridente d’une dizaine de secondes, à plusieurs reprises entre 22 heures et 5 heures. C’est l’équivalent d’un avion au décollage en termes de bruit », assure Julien* à 20 Minutes. Et d’enchaîner : « Encore cette nuit, j’étais debout à 4 heures à cause de cette sirène. »
Pour tenter de comprendre, plusieurs riverains ont appelé le 17. « La police n’avait aucune idée de ce que c’était et ne pouvait rien faire, poursuit le résident. On a compris après plusieurs jours qu’il s’agissait de travaux des voies ferrées. »
Des alarmes pour alerter les agents SNCF
En effet, la SNCF Réseau effectue « le renouvellement des installations ferroviaires dans le secteur de Lyon Guillotière », communique-t-elle. Ces opérations nocturnes, pour « permettre aux voyageurs de se déplacer en journée », sont prévues jusqu’au 7 mai 2025.
Le groupe précise que ces alarmes sonores, accompagnées d’annonces lumineuses, sont « indispensables pour assurer la sécurité des agents présents sur chantier ». « Celles-ci, de l’ordre de quelques secondes, sont activées à chaque passage de train (dans) la zone de chantier. Après quelques tests la semaine passée, le niveau sonore des annonces a été abaissé », indique la SNCF.
La société affirme prendre « très au sérieux les remontées des riverains » et continuer de « rechercher des solutions pour limiter au maximum les nuisances sonores ». Elle assure également avoir distribué plus de 10.000 flyers d’information dans le secteur pour prévenir les riverains. « Toutes les autorisations administratives nécessaires ont été obtenues à la suite d’une concertation sur ces travaux avec les autorités organisatrices des mobilités et les entreprises ferroviaires », il y a plus de deux ans, appuie encore le groupe.
Les élus locaux sollicités
Les habitants du quartier assurent ne pas avoir reçu ces flyers. Epuisés par la situation, ils se sentent « abandonnés », voire « méprisés ». Julien reproche notamment le manque d’action de la part de la mairie. Vincent Monot, conseiller municipal du 7e arrondissement, délégué à la tranquillité publique et mobilités, estime faire « le maximum ». Sollicité à maintes reprises par les riverains, il est entré « en contact direct » avec la direction de la SNCF Réseau et échange avec le groupe « quotidiennement » depuis jeudi dernier, assure-t-il.
![Le flyer d'information partagé aux riverains, qui assurent ne pas l'avoir obtenu.](https://1001infos.net/wp-content/uploads/2025/02/lyon-on-ne-dort-plus-cest-quoi-cette-alarme-sncf-qui-reveille-tout-un-quartier-chaque-nuit-depuis-quinze-jours.jpg)
« Encore ce mercredi matin, le groupe m’a indiqué être toujours en recherche de solutions alternatives et être disposé à organiser une réunion d’information avec les riverains pour instaurer un meilleur dialogue à ce sujet », annonce-t-il. L’élu confirme également que la sirène est passée « de 128 dB à 120 dB ». Il s’est d’ailleurs rendu sur place lundi soir et a constaté qu’« effectivement, ces nuisances très gênantes ».
« Je ne dirai pas que c’est comme un décollage, mais plutôt comme une sirène des secours », souligne-t-il. Selon le casqueparfait.com, 120 dB représentent le bruit d’une tronçonneuse à essence ou une sirène de pompiers, 125 dB, celui d’un gros avion au décollage à moins de 300 m, et 130 dB, une course automobile de Formule1.
Les riverains « prêts à tout » pour que les alarmes cessent
Vincent Monot rappelle qu’il effectue « son rôle » d’élu local en faisant le lien avec la SNCF et les habitants pour faciliter la communication. « On met la pression nécessaire pour faire évoluer la situation positivement, mais je doute que les travaux s’arrêtent vu l’importance de la maintenance des infrastructures », conclut-il.
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De leur côté, les habitants gênés sont « prêts à tout » pour que cela cesse. « Ces bruits impactent notre sommeil mais aussi notre santé. On aimerait simplement pouvoir retrouver nos nuits et ne pas subir encore trois mois, s’exclame Julien. Il doit exister des moyens de faire des travaux sans réveiller tout un quartier quand même. S’il le faut, nous entamerons des procédures judiciaires. Nous réfléchissons à tous les moyens d’action possibles. »
*Le prénom a été modifié à la demande de la personne interviewée.