Nantes : « Nous sommes là pour assurer la tranquillité »… Un homme verbalisé pour avoir téléphoné en haut-parleur
Il a sans doute pris un risque en prenant la parole. Par précaution, il a préféré garder l’anonymat. Dimanche 2 février, un voyageur a été verbalisé par des agents SNCF alors qu’il se trouvait dans la mezzanine de la gare de Nantes (Loire-Atlantique). Son tort ? Avoir téléphoné en haut-parleur. Une incivilité que les habitués des transports en commun connaissent très bien mais qui donne rarement lieu à une verbalisation. Sauf ce dimanche, où l’homme a écopé d’une contravention de 4e classe d’un montant de 150 euros. Un tarif majoré de 50 euros car le mis en cause a refusé de la payer.
Son histoire, ce comédien d’une cinquantaine d’années l’a racontée à nos confrères de Ouest-France. Selon son témoignage, l’homme téléphonait dans la mezzanine et serait passé en haut-parleur « le temps de vérifier sur Internet » s’il allait avoir sa correspondance. Autour de lui, personne, sauf quelques agents de la SNCF. Une salariée de la société ferroviaire aurait alors prévenu le voyageur qu’il allait écoper d’une amende de 150 euros. « J’ai immédiatement raccroché », assure cet homme qui assure n’avoir jamais été verbalisé. La contravention va pourtant tomber et sera même majorée de 50 euros face au refus de paiement. Deux cents euros, ça fait cher le coup de fil.
Un article du Code des transports
Contactée par 20 Minutes, la direction de Gares et connexions confirme qu’une amende a bien été dressée dimanche. « Ce sont des agents de la Suge (Surveillance générale de la SNCF) qui sont intervenus car la personne était dans l’enceinte de la gare et qu’elle n’était pas en conformité », explique une porte-parole, confirmant que c’est bien parce que la personne téléphonait en haut-parleur qu’elle a été sanctionnée. Sur quelle base ? Celle de l’article R2241-18 du Code des transports qui dit ceci : « Dans les espaces et véhicules affectés au transport public de voyageurs ou de marchandises, il est interdit à toute personne de faire usage, sans autorisation, d’appareils ou instruments sonores, ou de troubler la tranquillité d’autrui par des bruits ou des tapages ».
Gares et connexions est en tout cas au soutien de ses agents. « Ils ont fait leur travail dans un cadre légal ». Et précise que cette verbalisation fait partie de leurs missions. « Nos agents sont là pour assurer la tranquillité des voyageurs et lutter contre les incivilités. Dans nos trains ou dans nos gares, c’est un vrai sujet. La mezzanine est un espace partagé, de sérénité. Nos voyageurs doivent pouvoir y être au calme », justifie Gares et connexions. L’institution rappelle que la verbalisation reste rare et qu’un rappel à l’ordre est plus souvent privilégié pour ces incivilités.
Interrogé, un contrôleur évoque « des remontrances pédagogiques » à bord des trains, avant une éventuelle verbalisation quand cela gêne les voyageurs.
« C’est insupportable »
L’affaire est en tout cas très commentée. Pour beaucoup, cette verbalisation doit « servir d’exemple » à tous ceux qui « se croient tout permis » en téléphonant en haut-parleur dans le bus, le métro ou le train.
« C’est insupportable », commente un internaute. Et ils sont nombreux dans ce cas. « On pense aussi à tous ceux qui font défiler des vidéos sans écouteurs ». D’autres s’émeuvent d’une amende jugée « sévère » pour si peu.