Val-d’Oise : Procès requis contre un gynécologue soupçonné de viol sur des dizaines de patientes
Le parquet de Pontoise a requis un procès devant la cour criminelle départementale du Val-d’Oise à l’encontre de Phuoc-Vinh Tran, ancien gynécologue accusé de 79 viols et 16 agressions sexuelles sur 92 patientes. Le ministère public a souligné que « les gestes décrits par l’ensemble des patientes, à savoir des mouvements de va-et-vient répétés avec les doigts à l’intérieur de leur vagin, accompagnés de caresses sur le ventre, le pubis, les cuisses, les fesses, ne peuvent s’analyser comme des gestes à visée médicale ».
Ces éléments viennent conclure une enquête commencée en juin 2013 après le dépôt d’une première plainte. Les investigations ont permis d’élargir les recherches à l’ensemble de la patientèle du médecin, qui exerçait à Domont, une ville située à une quarantaine de kilomètres au nord de Paris. Aujourd’hui âgé de 74 ans, ce dernier a toujours nié les accusations, dénonçant un « procès d’intention » et rejetant toute responsabilité dans les faits qui lui sont reprochés.
La théorie du complet exclut par le parquet
Le parquet réfute toute possibilité d’un complot à son encontre, soulignant que « la théorie du complot fomenté à l’encontre » du médecin est « formellement exclue eu égard à la concordance des déclarations des victimes ». Les femmes concernées, âgées de 18 à 52 ans au moment des faits, n’ont pour seul point commun que d’avoir un jour consulté ce gynécologue. Me Franck Levy, avocat d’une quarantaine de plaignantes, a exprimé la colère de ses clientes face à la lenteur de la procédure judiciaire. « Elles sont aujourd’hui très énervées contre la justice » mais aussi « très énervées contre la médecine et les gynécologues », a-t-il confié.
Dans son réquisitoire, le parquet a également requis un non-lieu pour 36 autres plaignantes en raison de la prescription des faits, ainsi que l’abandon des poursuites pour une 37e, faute de charges suffisantes. Le juge d’instruction doit désormais statuer sur un éventuel renvoi du médecin devant la justice. Contacté par l’AFP, son avocat, Me Jean Chevais, n’a pas souhaité faire de commentaire.