Autoroute A69 : La détention dans une prison pour hommes prolongée pour Louna une opposante transgenre au projet
La détention provisoire de Louna, militante transgenre impliquée dans la mobilisation contre l’autoroute A69 Toulouse-Castres, a été prolongée jusqu’au 15 juin, a annoncé lundi le parquet de Toulouse. Incarcérée depuis près de quatre mois à la prison pour hommes de Tarbes, elle y est placée à l’isolement, une situation dénoncée par ses soutiens.
Une trentaine de personnes se sont rassemblées devant le palais de justice de Toulouse pour réclamer sa libération, à l’occasion de son passage devant un juge des libertés et de la détention (JLD), a indiqué son avocate, Me Claire Dujardin.
Des accusations liées à des actions militantes
Louna, née en 1999, a été mise en examen en octobre 2024 pour « destruction du bien d’autrui par moyen dangereux, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit passible de 10 ans d’emprisonnement et refus de prélèvement biologique destiné à l’identification génétique », a précisé le parquet. Ces charges font suite à l’incendie d’un engin de chantier en mai 2024, dans le cadre des contestations contre le projet autoroutier A69, régulièrement ciblé par des manifestations et recours judiciaires.
Depuis son incarcération, la militante se trouve à l’isolement dans un établissement pénitentiaire pour hommes, une mesure que ses soutiens qualifient de discriminatoire. « Parce qu’elle est une meuf trans, elle est mise à l’isolement », s’indigne un texte publié sur les réseaux sociaux sous le slogan Free Louna.
Une détention dénoncée par ses soutiens
Son avocate décrit une détention « extrêmement difficile », jugée « violente » par Isabelle Carsalade, pédopsychiatre et membre du collectif La Voie est Libre, opposé au projet d’autoroute. « Placer une jeune femme trans à l’isolement dans une prison pour hommes dans l’attente d’être jugée, c’est une forme de maltraitance », dénonce-t-elle, soulignant les difficultés déjà inhérentes à une transition de genre.
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Avec cette prolongation, Louna restera en détention provisoire pour un total de huit mois, une situation qui suscite l’indignation de ses soutiens et alimente les débats sur les conditions carcérales des personnes transgenres en France.
