France

Affaire Adèle Haenel : Christophe Ruggia condamné à deux ans ferme mais sans la case prison

Le dénouement du procès touche à sa fin. Près de deux mois après les deux intenses jours d’audience, le tribunal a rendu son jugement ce lundi concernant Christophe Ruggia, accusé d’avoir agressé sexuellement Adèle Haenel quand elle était mineure. Le réalisateur de 60 ans, présent au tribunal, est condamné à quatre ans de prison, dont deux ans de ferme sous bracelet électronique. Le tribunal a aussi condamné le réalisateur à indemniser Adèle Haenel à hauteur de 15.000 euros pour son préjudice moral, et 20.000 pour ses années de suivi psychologique.

Son avocate a annoncé dans la foulée que son client a décidé de faire appel de la décision. L’actrice, visiblement nerveuse avant le jugement, n’a pas réagi à l’annonce du délibéré. Christophe Ruggia, qui évitait de la regarder, n’a pas montré de réaction non plus.

A l’issue du procès (9 et 10 décembre), l’accusation avait requis cinq ans de prison, dont deux ferme aménagés sous bracelet, à l’encontre du réalisateur, qui a contesté jusqu’au bout avoir agressé Adèle Haenel entre ses 12 et 14 ans.

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A la barre, l’actrice, qui s’est mise aujourd’hui en retrait du cinéma, avait décrit le processus toujours identique des agressions. Elle, assise sur le canapé, lui qui vient « se coller » l’air de rien au fil de la conversation parce que « ma puce (t’es) vraiment trop drôle ». Puis les mains qui passent sous le tee-shirt, dans son pantalon. Après le « goûter », il la ramenait chez ses parents.

Droite comme un i à l’audience, le visage régulièrement pris de spasmes nerveux, elle avait cherché les mots pour décrire l’impossibilité de sortir de cet engrenage, face à un homme qui disait l’avoir « créée », qu’il n’avait « pas eu de chance de tomber amoureux d’elle », cette « adulte dans un corps d’enfant ».

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Les avocates de Christophe Ruggia, Fanny Collin et Orly Rezlan, avaient plaidé la relaxe. Les avocats de l’actrice, Yann Le Bras et Anouck Michelin, avaient demandé 30.000 euros en réparation du préjudice moral et 31.000 en réparation d’années de suivi psychologique.