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Algérie : Le président Tebboune met en garde la France contre une « séparation qui deviendrait irréparable »

Il dénonce le « climat délétère » entre l’Algérie et la France et estime que les deux pays doivent reprendre le dialogue. Dans un entretien exclusif au journal L’Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune appelle à « ne pas tomber dans une séparation qui deviendrait irréparable ». « Le climat est délétère. Nous perdons du temps avec le président Macron », affirme le chef d’Etat. « Plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu », ajoute-t-il.

Les deux pays sont en effet plongés dans une profonde crise diplomatique depuis l’annonce fin juillet par Paris d’un soutien au plan d’autonomie marocain au Sahara occidental, territoire au statut non défini à l’ONU et théâtre d’un conflit depuis un demi-siècle entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Les contentieux entre les deux pays ne cessent depuis de ressortir.

Face à la dégradation des relations, le président algérien se dit « totalement d’accord » avec le besoin de reprendre le dialogue, évoqué notamment par le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. Encore faudrait-il des déclarations politiques fortes en ce sens, selon lui, « que le président français, les intellectuels, les partisans de la relation puissent faire entendre leurs voix ». « Ce n’est pas à moi de les faire. Pour moi, la République française, c’est d’abord son président », ajoute-t-il sans plus de précisions.

Le cas de l’écrivain Boualem Sansal

Interrogé sur le cas de l’écrivain Boualem Sansal, critique du pouvoir algérien incarcéré depuis mi-novembre, Abdelmadjid Tebboune juge que ce « n’est pas un problème algérien. C’est un problème pour ceux qui l’ont créé […] d’autres cas de binationaux n’ont pas soulevé autant de solidarité ». « C’est une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l’Algérie », selon lui.