Cessez-le-feu à Gaza : Reprise des négociations ce lundi pour la seconde phase
Ce lundi reprendront les négociations indirectes entre Israël et le Hamas sur la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, après que le mouvement islamiste a relâché samedi trois otages contre la libération de plus de 180 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
L’Israélien Yarden Bibas, père des deux derniers enfants captifs dans la bande de Gaza, le Franco-Israélien Ofer Kalderon et l’Israélo-Américain Keith Siegel sont arrivés en Israël après avoir été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
En contrepartie, Israël a relâché 182 Palestiniens et un Egyptien, selon le Club des prisonniers palestiniens : 150 ont été transférés à bord de bus dans la bande de Gaza, 25 en Cisjordanie occupée et huit, dont l’Egyptien, ont été expulsés en Egypte.
Déployés en nombre, des membres du mouvement islamiste palestinien Hamas ont organisé à Gaza des cérémonies de libération dans le calme, après que plusieurs otages ont été libérés jeudi dans le chaos.
Nouvelle phase de l’accord
Durant les six semaines de la première phase de l’accord de trêve, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, doivent être remis à Israël contre environ 1.900 prisonniers palestiniens.
Israël a confirmé samedi soir que les négociations pour discuter des modalités de la deuxième phase de l’accord de trêve, qui vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, reprendront lundi à Washington.
Cette reprise coïncidera avec une rencontre le mardi 4 février entre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président Donald Trump à la Maison-Blanche.
Prochain échange le 8 février ?
L’échange de samedi est le quatrième depuis le début de la trêve le 19 janvier entre Israël et le Hamas, après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza. A Khan Younès (sud), Ofer Kalderon, 54 ans, a été libéré avant Yarden Bibas, 35 ans. Encadrés de combattants armés et cagoulés, ils sont montés successivement sur une estrade au milieu des ruines.
Même mise en scène à Gaza-ville (nord), où Keith Siegel, 65 ans, casquette sur la tête et démarche mal assurée, a été relâché.
Comme à chaque opération, le Hamas leur a demandé de saluer les caméras, avant de les remettre au CICR. Ils ont été ensuite remis à l’armée israélienne puis transportés par hélicoptère dans des hôpitaux en Israël pour y subir des examens médicaux.
Le prochain échange d’otages et de prisonniers doit avoir lieu samedi 8 février, selon des sources du Hamas.
Quinze otages – dix Israéliens et cinq Thaïlandais – et 400 prisonniers palestiniens avaient déjà retrouvé la liberté depuis le 19 janvier.
« Inébranlables »
Dans la bande de Gaza, plusieurs bus et véhicules sont arrivés à Khan Younès au milieu d’une foule en liesse venue accueillir les 150 ex-prisonniers. Parmi eux, 111 ont été arrêtés dans la bande de Gaza par l’armée israélienne après le 7 octobre 2023.
Les habitants de Gaza « ont été patients, inébranlables », a souligné Imran Al Khatib, détenu pendant « 27 ans et demi », qui a appelé à « la libération de tous les prisonniers ».
« Maintenant, je suis en famille », a confié un ex-détenu souhaitant garder l’anonymat. « Et malgré toute la destruction que Gaza a subie, les gens sont sortis pour célébrer, et ça, c’est une victoire. »
Même scène à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où 25 ex-détenus ont été accueillis en héros. « C’est difficile à décrire avec des mots », confie Ata Abdelghani, 55 ans, libéré après 23 ans dans les prisons israéliennes, où la situation était « tragique », selon lui.
Après l’échange, 50 malades ont été évacués de Gaza pour l’Egypte via le passage de Rafah, ouvert pour la première fois depuis qu’Israël en a pris le contrôle en mai 2024, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ils sont arrivés dans la soirée à l’hôpital d’al-Arich.
« Nous demandons instamment que les évacuations médicales soient accélérées […] Des milliers de vies en dépendent », a alerté le chef de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages annoncés comme morts.
Sur 251 personnes enlevées, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l’armée.
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L’offensive israélienne de représailles a fait au moins 47.487 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.