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Dans « Sing Sing », d’anciens détenus jouent les acteurs pour promouvoir les bienfaits du théâtre en prison

Les films qui font du bien sans être niaiseux ne sont pas légion. Cela rend Sing Sing de Greg Kwedar et Klint Bentley, découvert au Festival de Deauville en septembre dernier, d’autant plus appréciable. Le duo s’inspire de la réalité pour montrer comment des ateliers théâtre ont favorisé la réinsertion de détenus américains.

« Nous avons choisi d’engager de nombreux ex-prisonniers pour jouer dans le film, explique Greg Kwadar à 20 Minutes. Cela démontre à quel point ces dispositifs leur donnent confiance en eux et les aide à retrouver le bon chemin ». Le duo a aussi puisé dans la réalité pour un scénario tournant autour d’un détenu injustement incarcéré pour un crime qu’il n’a pas commis.

Un souci d’authenticité

« L’équilibre entre documentaire et fiction n’a pas été facile à trouver, reconnaît le réalisateur. 85 % de notre casting est composé d’anciens détenus qui ont bénéficié de ces ateliers et envers lesquels nous ressentions une évidente responsabilité ». L’authenticité a été le maître mot qui a présidé au processus créatif : les auteurs se sont appuyés sur des nombreux conseillers techniques dont le vrai « Divine G » dont le film raconte l’histoire. Il est incarné par Colman Domingo cité aux Oscars pour sa performance en même temps que le scénario et la chanson « Like A Bird » .

La rédemption de ces hommes passe par de belles scènes de répétitions où on leur apprend à développer le meilleur d’eux-mêmes pour mieux se réinsérer dans la société. « Beaucoup de films insistent sur la dureté de la vie derrière les barreaux, déclare Greg Kwedar. Nous avons préféré montrer qu’une réinsertion est possible et que la culture la favorise ». Ce point de vue est souligné par le titre du film. « Sing Sing » est à la fois le nom d’un établissement pénitentiaire légendaire situé dans l’état de New York et une référence aux chansons d’une comédie musicale.

Une forme d’évasion

« Il nous a fallu plus de huit ans pour parvenir à réunir les conditions nécessaires pour réaliser ce film dont le message d’espoir me semble plus important que jamais », insiste Greg Kwedar. La créativité qui s’épanouit derrière les barreaux fait certes du bien aux prisonniers en leur offrant une forme d’évasion mais elle est aussi bénéfique au spectateur qui reçoit comme une bouffée régénératrice de foi en l’être humain.