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France – pays de Galles : « Le droit à la rédemption »… Auradou et Jegou, sifflés par le public, défendus par Galthié

Au Stade de France,

Fabien Galthié n’a cessé de le répéter. Après avoir rappelé en sélection Hugo Auradou et Oscar Jegou, un peu plus d’un mois après que la justice argentine n’abandonne les charges à leur encontre, eux qui étaient accusés de viol aggravé lors de la tournée des Bleus en Amérique du Sud l’été dernier, le sélectionneur indiquait, dans Midi Olympique, entendre, comprendre et accepter « ce qu’on dit sur Hugo et Oscar ».

Vendredi, au Stade de France, à l’occasion du premier match du Tournoi des VI Nations face au pays de Galles, l’ancien n°9 a surtout bien entendu les sifflets d’une partie du public lorsque Hugo Auradou est entré en jeu, au même moment que cinq autres de ses coéquipiers, à la 50e minute de jeu. Les sifflets ont été un peu plus nombreux quelques minutes plus tard lors de l’arrivée sur le pré dyonisien, en solitaire, de son compère de la troisième ligne.

Fabien Galthié « assume » ses choix

Une réaction du public très loin du blanc-seing offert par les publics palois et rochelais à leur retour à la compétition, quelques semaines après être rentrés d’Argentine, où ils avaient passé plusieurs jours en détention. Que cela soit au stade du Hameau ou à Marcel-Deflandre, les deux joueurs avaient été applaudis. Oscar Jegou avait même eu droit à une standing ovation et à son nom scandé par les supporteurs maritimes lors du match face au Stade Français début novembre.

Si leur nom a été repris par la foule au moment de l’annonce de la composition des équipes au Stade de France, où les sifflets étaient inaudibles, leur entrée en jeu en cours de rencontre a donc été marquée par ces quelques voix contraires. « C’est un sujet sur lequel on assume nos choix. Ce sont des choix forts, a indiqué Fabien Galthié en conférence de presse au terme de la rencontre. Sur ce match-là, ils nous ont rendu la confiance qu’on leur a donnée. »

« Ils ont le droit à une deuxième chance »

« Nous ne tolérons pas les divergences, nous ne tolérons pas les excès. Nous souhaitons que nos joueurs aient des comportements les plus irréprochables possibles », a tenu à rappeler le sélectionneur, comme si, à partir de maintenant, plus aucun débordement ne serait toléré pour les joueurs du XV de France. Comme si le non-lieu décidé par la justice argentine avait aussi permis d’oublier que les deux joueurs avaient fini la soirée ivres et n’avaient pas respecté les règles fixées par l’encadrement.

« Il y a une procédure qui a été mise en place. Ils ont été jugés, ils ont été arrêtés, et c’est normal, a ajouté Fabien Galthié. Et à partir du moment où ils sont sélectionnables, où ils performent, ils ont le droit à une deuxième chance, ils ont le droit à la rédemption. »

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Auradou et Jegou, qui fêtaient tous les deux leur deuxième sélection avec le maillot frappé du coq et ont réalisé une entrée sérieuse, dans le sillage de leurs coéquipiers, n’en ont cependant pas terminé avec la justice argentine. La plaignante a fait appel du non-lieu prononcé dans cette affaire. Le recours doit être examiné les 10 et 11 février, peu après la deuxième journée du Tournoi des VI nations, où la France se déplace en Angleterre.