Après avoir survécu 66 jours dans un canot gonflable, un Russe jugé pour violation des règles de transport maritime
C’est la double peine pour lui. Mikhaïl Pitchouguine, 46 ans, avait été retrouvé en octobre par un navire de pêcheurs dans les eaux de la mer d’Okhotsk, près de la péninsule de Kamtchatka (au nord du Japon), après 66 jours de dérive dans un canot gonflable.
Un miracle au regard des conditions extrêmes qu’il a vécu, survivant en récupérant de l’eau de pluie et protégé par un sac de couchage en poils de chameaux. Malheureusement, ses deux compagnons de voyage, son frère et son neveu de 15 ans eux n’ont pas eu la même chance. Leurs corps ont été découverts dans l’embarcation.
Une enquête ouverte pour la mort de son frère et de son neveu
C’est pour leur mort qu’une enquête avait été ouverte pour violation des règles de transport maritime qui a entraîné par imprudence la mort de deux personnes. Entendu dans un premier temps en tant que témoin, Mikhaïl Pitchouguine a été inculpé ce vendredi pour violation des « règles de sécurité » ayant entraîné la mort de deux de ses proches à bord, a indiqué Stanislav Astachenko, un responsable du département chargé des transports au Comité d’enquête russe, selon les agences Tass et Ria Novosti.
Selon les enquêteurs, c’est un manque d’entretien du moteur qui a entraîné une panne, puis « longue dérive incontrôlée » et, finalement, « la mort de deux personnes dans des circonstances tragiques », a-t-il poursuivi.
Mikhaïl Pitchouguine risque jusqu’à sept ans de prison, s’il est reconnu coupable.
Une dérive de 1.000 kilomètres
Travaillant comme chauffeur sur l’île de Sakhaline, il avait invité son frère et son neveu à lui rendre visite. Selon des membres de la famille, les trois infortunés ont pris le large le 9 août à bord d’une petite embarcation gonflable. Ce n’est que le 14 octobre que le bateau a été retrouvé en mer d’Okhotsk, à quelque 1.000 kilomètres de leur point de départ.
Après son sauvetage, Mikhaïl Pitchouguine avait expliqué à la télévision russe avoir été sauvé « avec l’aide de Dieu ». Il disait n’avoir pas eu d’autres « choix » que de rester en vie. « J’ai ma mère à la maison, ma fille… »
Son épouse Ekaterina, citée par Komsomolskaïa Pravda, avait salué « une sorte de miracle ». Le rescapé avait néanmoins perdu la moitié de sa masse corporelle : il pesait 50 kilogrammes à son retour, contre 100 kilogrammes à son départ.