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Hongrie : Polémique à Budapest autour de la construction d’un gratte-ciel émirati

La tour émiratie prévue pour Budapest est-elle en passe devenir l’équivalent de la tour Montparnasse ? En tout cas la ville ne veut pas entendre parler de ce quartier flambant neuf dominé par des tours et dont le gouvernement hongrois rêve.

Pour le maire écologiste Gergely Karacsony, ce complexe dénaturerait une capitale au centre historique classé par l’Unesco. Il a donc décidé d’exercer son droit de préemption sur le terrain, selon une décision votée en Conseil municipal avec 23 voix pour, seuls les 10 membres du parti Fidess au pouvoir se prononçant contre.

Un « mini-Dubaï »

Ce projet officiellement appelé « Grand Budapest » mais qualifié dans les médias de « mini-Dubaï », avait été annoncé l’an dernier avec pour objectif de moderniser le quartier d’une gare aujourd’hui quasiment à l’abandon. Il suscitait déjà l’inquiétude et les détails révélés la semaine dernière ont mis le feu aux poudres.

Le promoteur immobilier émirati, Eagle Hills, a signé le contrat avec les autorités hongroises, pour un investissement de 12 milliards d’euros et la possibilité de construire des gratte-ciel aussi hauts que 500 mètres, au-delà de la limite maximale autorisée de 90 mètres, d’après les documents consultés par l’AFP.

Une connivence avec le gendre de Donald Trump ?

Selon le site d’investigation VSquare, citant une source proche du gouvernement, Jared Kushner, gendre de Donald Trump, pourrait également participer à la construction sur fond de proximité entre le président américain et le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Sa société Affinity Global Partners est déjà impliquée avec Eagle Hills dans la « revitalisation » d’un immeuble historique de l’armée du centre de Belgrade, en Serbie. Contactée par l’AFP, la société émiratie n’a pas confirmé l’information. Péter Magyar, rival le plus sérieux de Viktor Orban au niveau national, s’est aussi immiscé dans le débat. « Les Hongrois ne veulent pas d’un mini-Dubaï et d’une Trump Tower », a-t-il dit, « mais une santé, une éducation, des trains qui fonctionnent ».