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Dette, cordonnier et mini-pelle… On fait le point sur le meurtre de Maëva et Martin près de Deauville

Un peu moins d’une semaine après la découverte des meurtres de Maëva et Martin, un couple âgé de 20 ans, à Saint-Martin-aux-Chartrains, dans le Calvados, l’enquête progresse à grands pas. Interpellé dans le Pas-de-Calais, le principal suspect serait d’ailleurs passé aux aveux selon plusieurs médias, ce que ne confirme toutefois pas le parquet de Caen. On fait le point.

D’une disparition à un double meurtre

Ce sont les proches des deux victimes qui avaient signalé leur disparition, mercredi dernier, déclenchant d’intenses recherches de la part de la gendarmerie autour du secteur de leur habitation, à Trouville-sur-Mer. Recherches qui ont permis de retrouver la voiture de la jeune femme abandonnée sur le bas-côté d’une route sur la commune de Saint-Martin-aux-Chartrains. Selon le Parisien, le sac de Maëva se trouvait dans la voiture et son téléphone et celui de son conjoint avaient été jetés dans une poubelle. Mais aucune trace du couple.

Le lendemain, jeudi, les enquêteurs ont reçu l’appel d’une femme selon laquelle les corps des deux disparus se trouvaient dans son jardin. Le Nouveau détective précise que les corps avaient été enterrés à l’aide d’une mini-pelle. Selon Ouest France, cette femme est la mère d’un homme de 34 ans dont elle a expliqué aux gendarmes qu’elle le soupçonnait d’avoir fait « une connerie ».

Le premier examen des corps et les autopsies qui ont suivi ont en effet accrédité l’hypothèse du meurtre. Martin portait notamment des traces de coups au visage, présentait un traumatisme crânien et a été atteint d’un coup de feu a détaillé le parquet de Caen. L’autopsie de Maëva devait avoir lieu, lundi.

Chasse à l’homme

Sitôt le signalement du suspect récupéré par les enquêteurs, celui-ci a été rapidement diffusé. Cet homme, Antoine M., a pris la fuite à bord d’une voiture volée avant d’être repéré par une patrouille de la police aux frontières qui effectuait un contrôle routier, samedi, dans le Pas-de-Calais. Une course-poursuite s’est engagée jusqu’à ce que le fuyard fonce dans un rond-point puis percute un mur à l’entrée de Calais.

Selon le parquet de Caen, en charge des investigations, le suspect était ivre et il a été « sérieusement blessé » dans l’accident. Il avait néanmoins été placé en garde à vue à l’hôpital de Calais. Les gendarmes de la SR de Caen ont fait le déplacement pour l’entendre dans le cadre de sa garde à vue et, selon Ouest France, Antoine M. a reconnu les meurtres de Maëva et Martin. Ce mardi, Joël Garrigue, procureur de Caen, a confirmé à 20 Minutes que le suspect « a été mis en examen du chef de meurtre par le juge d’instruction en charge du dossier ». Pour autant, Antoine M. demeure hospitalisé à Calais, « son état de santé ne permettant toujours pas son transport à Caen », a ajouté le parquet.

Selon nos confrères, le suspect a retrouvé le couple, mercredi, pour évoquer une dette qu’il avait envers les victimes pour une histoire de stupéfiants. C’est là qu’une violente dispute a éclaté, laquelle s’est terminée par le meurtre des deux jeunes selon le Nouveau détective. Une version que le procureur de Caen n’a pas pu confirmer, le suspect ayant « gardé le silence devant le juge d’instruction », mardi.

Un suspect hors des radars

Ni les victimes, ni le mis en cause n’étaient connus de la justice. Antoine M., lui, habitait chez sa mère à l’endroit où les corps de Maëva et Martin ont été découverts. Il exerçait comme cette dernière la profession de cordonnier. Du moins jusqu’en juillet dernier, lorsque sa boutique de Deauville a fermé après une liquidation judiciaire dix ans après son ouverture.

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De leur côté, les proches des victimes les décrivent comme des « mômes agréables et discrets », « polis et sans histoires ». La jeune femme avait ouvert sa propre entreprise de conciergerie. On ignore ce que son conjoint effectuait comme profession.