DeepSeek : C’est quoi, au juste, un « moment Spoutnik » ?
Une petite révolution dans le monde de l’IA ? Le chinois DeepSeek a semé la panique à Wall Street en ce début de semaine avec son puissant robot conversationnel développé à bas coûts. Cette startup fondée par un génie des fonds spéculatifs a grimpé en tête des téléchargements sur l’App Store, surprenant les analystes par sa capacité à égaler les performances de ses principaux concurrents américains. Pour certains spécialistes, elle pourrait bien bouleverser le secteur des intelligences artificielles.
Le robot conversationnel R1 de DeepSeek a donc stupéfié les experts par ses performances et sa rentabilité basée sur des coûts de développement très limités. Le président américain Donald Trump l’a lui-même reconnu : c’est un « signal d’alarme » pour la Silicon Valley. L’investisseur réputé dans la tech, Marc Andreessen, y voit de son côté une petite révolution à venir : « DeepSeek R1 est le moment Spoutnik de l’IA ». Mais pourquoi parle-t-on de « moment Spoutnik » ?
Un « moment Spoutnik » ?
Avec cette formule, le spécialiste établit un parallèle avec le lancement en 1957 du premier satellite artificiel de la Terre par l’Union soviétique. Spoutnik avait alors stupéfié le monde occidental et constitué une étape majeure de la conquête spatiale. « DeepSeek R1 est l’une des percées les plus incroyables que j’aie jamais vues », a ajouté sur X Marc Andreessen.
Nombre d’analystes pensaient que l’avantage des Etats-Unis en matière de production de puces hautes performances, ainsi que leur capacité à limiter l’accès de la Chine à cette technologie, garantirait leur domination en matière d’IA. Pourtant, DeepSeek, basée à Hangzhou, une métropole de l’est de la Chine, a déclaré n’avoir dépensé que 5,6 millions de dollars pour développer son modèle. Une somme dérisoire comparée aux milliards investis par les géants américains.
Le succès de DeepSeek remet donc en question les sommes colossales investies par les géants américains dans le développement d’une IA générative avancée, ainsi que la capacité des sanctions occidentales à empêcher des rivaux chinois de les égaler voire de les dépasser.
Notre dossier sur l’Intelligence artificielle (IA)
Les actions de grandes entreprises technologiques aux Etats-Unis et au Japon ont d’ailleurs chuté face au défi posé par DeepSeek. Nvidia, leader mondial des composants et logiciels pour l’IA, a vu son cours baisser de plus de 3 % vendredi à Wall Street. Le géant japonais SoftBank, un investisseur clé dans un projet américain de 500 milliards de dollars pour développer des infrastructures en IA, a perdu lundi plus de 8 %. Un tournant à venir ? La Chine ambitionne de devenir leader de l’intelligence artificielle d’ici 2030, avec des investissements prévus de plusieurs dizaines de milliards d’euros dans ce domaine au cours des prochaines années.