Loire : Des gendarmes débarquent chez un médecin… Que s’est-il passé à Bully ?
«A la suite d’un événement exceptionnel, jusqu’au moins la fin du mois de février, le cabinet médical de Bully vous accueille les mardis et les jeudis… », indique la messagerie du centre de santé de cette commune de 400 habitants la Loire, près de Roanne. Depuis mardi dernier, la médecin généraliste du village en arrêt maladie, relate France 3.
Après le départ de sa collègue en août dernier, elle s’est retrouvée toute seule pour gérer les consultations et suivait près de 1.500 patients. Face à cette surcharge de travail, elle a décidé de ne plus effectuer ses permanences des soins ambulatoires en soirée et les week-ends.
Faire venir les gendarmes, la « goutte de trop »
Mais ces gardes, qui sont à l’origine « sur la base du volontariat », relèvent d’une « mission de service public » partagée entre sept professionnels sur ce secteur, indique l’Agence régionale de santé (ARS) dans un communiqué. Avec l’absence de la médecin de Bully, elles ne pouvaient plus être assurées en totalité.
« Si certains médecins ont pu pallier et couvrir le planning sur la première quinzaine du mois de janvier 2025, cette organisation n’était plus possible au vu de la nécessité d’assurer l’équité des gardes entre tous les médecins du secteur », a indiqué l’ARS. Avant d’ajouter : « Il est du devoir du médecin de participer à la permanence des soins dans le cadre des lois et des règlements qui l’organisent. »
Ainsi, l’ARS a « proposé le 20 janvier dernier un arrêté de réquisition de cette professionnelle au préfet de la Loire, qui a procédé le lendemain à cette réquisition ». Les gendarmes sont intervenus au centre de santé, en pleine consultation, pour obliger la médecin à faire deux gardes, les mardi et jeudi soir (de 20 heures à minuit), dans la semaine. Cette dernière, qui avait été prévenue en amont de cette décision, a refusé de signer, sous le choc de la façon d’agir.
Quel avenir pour le cabinet ?
« C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour la professionnelle, commente Dominique Mayere, maire du village. Elle s’est retrouvée toute seule. C’est épuisant quand on a trop à faire… » Une pétition a été lancée pour faire revenir la médecin sans qu’elle ne soit obligée d’effectuer ses gardes. Elle a été signée par 200 personnes pour l’instant.
« Tout le monde dans le village est un peu dépité et inquiet, ajoute l’élu. On n’a plus de médecin et c’est compliqué de trouver des remplaçants parce qu’on est dans un désert médical. Mais on a espoir de trouver des solutions. »
Notre dossier sur les médecins
En attendant, les consultations au centre de santé seront assurées les mardis et jeudis par une autre médecin, précise la commune.