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Intelligence artificielle : Silicon Valley en panique, alerte de Trump… Tout savoir sur DeepSeek, le ChatGPT chinois

DeepSeek a provoqué lundi une tempête sur le monde de l’intelligence artificielle générative aux Etats-Unis. Le rival chinois de ChatGPT a en effet surpris les analystes par sa capacité à égaler les performances de ses principaux concurrents pour une fraction de leurs coûts.

Résultat, l’application a fait une entrée fracassante sur le marché. Elle est montée en tête des téléchargements sur l’App Store, fait plonger en Bourse le géant américain des puces spécialisées dans l’IA et suscité une vague d’avertissements de la Silicon Valley à la Maison-Blanche. 20 Minutes fait le point sur les choses à savoir sur DeepSeek :

  • Des performances bluffantes

DeepSeek a été conçu par une start-up éponyme, basée à Hangzhou en Chine, une ville connue pour sa forte concentration d’entreprises technologiques.

Disponible en application ou sur ordinateur, l’agent conversationnel offre de nombreuses fonctionnalités similaires à celles de ses concurrents occidentaux : écrire des paroles de chansons, aider à affronter des situations de la vie quotidienne ou encore proposer une recette adaptée au contenu de son réfrigérateur. DeepSeek peut communiquer dans plusieurs langues, mais maîtrise surtout l’anglais et le chinois. Toutefois, il partage les limites de nombreux chatbots chinois. Lorsqu’il est interrogé sur des sujets sensibles, comme le président Xi Jinping, il propose de « parler d’autre chose ».

Malgré cela, ses performances, qu’il s’agisse de rédiger du code complexe ou de résoudre des problèmes mathématiques difficiles, ont surpris les experts. « Ce que nous avons constaté, c’est que DeepSeek […] est soit le meilleur, soit au niveau des meilleurs modèles américains », a ainsi déclaré Alexandr Wang, PDG de l’entreprise américaine Scale AI, à la télévision CNBC.

  • Des investissements dérisoires

Cette réussite est d’autant plus étonnante au vu des moyens utilisés. Selon un article détaillant son développement, le modèle de DeepSeek n’a été entraîné qu’avec une fraction des puces utilisées par ses concurrents occidentaux.

Nombre d’analystes pensaient que l’avantage des Etats-Unis en matière de production de puces hautes performances, ainsi que leur capacité à limiter l’accès de la Chine à cette technologie, garantirait leur domination en matière d’IA. Pourtant, DeepSeek a déclaré n’avoir dépensé que 5,6 millions de dollars pour développer son modèle, une somme dérisoire comparée aux milliards investis par les géants américains.

  • Un modèle basé sur l’« open source »

Comme ses concurrents occidentaux, tels que ChatGPT, Llama ou Claude, DeepSeek s’appuie sur un grand modèle de langage (LLM), formé à partir d’immenses quantités de textes, pour maîtriser les subtilités du langage naturel. Mais contrairement à ces rivaux, qui développent des modèles propriétaires, DeepSeek est en « open source ». Cela signifie que le code de l’application est accessible à tous, permettant de comprendre son fonctionnement et de le modifier.

  • Panique à Wall Street

Les actions de grandes entreprises technologiques aux Etats-Unis et au Japon ont chuté lundi face au défi posé par DeepSeek, comme celles de Nvidia, leader mondial des composants et logiciels pour l’IA, ou du géant japonais SoftBank, investisseur clé dans un projet américain de 500 milliards de dollars pour développer des infrastructures en IA. L’action de Nvidia a plongé de 17 % en clôture à Wall Street lundi et le groupe californien a perdu près de 590 milliards de dollars de capitalisation boursière.

  • Les réactions face au nouveau « Spoutnik »

Marc Andreessen, un investisseur et proche conseiller du président américain Donald Trump, a qualifié DeepSeek de tournant « pour l’IA », comme l’était « Spoutnik », en référence au lancement du satellite soviétique qui avait déclenché la course à l’espace durant la Guerre froide. Le modèle R1 de DeepSeek, sorti la semaine dernière, « est l’une des percées les plus incroyables que j’aie jamais vues », a-t-il écrit sur X. Donald Trump y voit pour sa part un « avertissement pour nos industriels ».

Notre dossier sur l’Intelligence artificielle

DeepSeek est « impressionnant », a de son côté déclaré lundi soir Sam Altman, le patron d’OpenAI, au sujet du rival de son propre modèle d’intelligence artificielle générative, ChatGPT. « Surtout étant donné ce qu’ils sont capables de fournir pour le prix », a-t-il ajouté sur X.

  • Les objectifs de Pékin

La Chine ambitionne de devenir leader de l’intelligence artificielle d’ici 2030, avec des investissements prévus de plusieurs dizaines de milliards d’euros dans ce domaine au cours des prochaines années. Et la semaine dernière, le fondateur de DeepSeek, Liang Wenfeng, a assisté à une réunion avec le Premier ministre chinois Li Qiang, soulignant l’ascension rapide de l’entreprise.