France

Holocauste : « Le traumatisme est encore très vif », raconte Paul, petit-fils d’un résistant déporté en 1944

«Au début, je n’y ai pas cru ». Lorsque Ellen de Visser, rédactrice santé au Volkskrant, un journal néerlandais, est venu toquer à sa porte, Paul Tekenbroek, réalisateur de documentaire, a d’abord été dubitatif.

« Elle m’a contacté pour me dire qu’on avait retrouvé le portefeuille de mon grand-père déporté en 1944 et mort dans le camp de concentration de Neuengamme (près de Hambourg). Sauf qu’on nous avait déjà fait le coup il y a quelques années, et au final, ce n’était pas le sien », se souvient-il.

« L’héritage » de la déportation

Petit-fils de Hendrick Olofsen, policer et résistant dans le quartier juif d’Amsterdam et déporté moins d’un an avant la fin de la guerre, Paul avait pu s’appuyer sur les récits de sa grand-mère puis de sa mère, pour essayer de reconstituer la chronologie de fin de vie de son aïeul. « Je savais déjà pas mal de choses sur lui, mais tenir entre mes mains son portefeuille, et une lettre écrite pour sa femme, ma grand-mère, était très émouvant », raconte-t-il.

Mais malgré les 80 ans qui le séparent de l’histoire funèbre de son grand-père, il estime que le traumatisme de la déportation est toujours intact : « c’est quelque chose qui se transmet de génération en génération, malheureusement. Comme un héritage à porter ».

Un projet nommé « Stolen Memories »

Paul Tekenbroek fait partie des trente familles qui ont eu la chance de se voir restituer une partie des affaires de leurs proches, fait prisonniers ou déportés pendant la Seconde Guerre mondiale, à travers le projet baptisé « Stolen Memories »*. Des reliques qui ont aussi pu être rendues aux descendants de leurs propriétaires originels grâce à la base de données gigantesque de la plateforme MyHeritage, et des archives Arolsen.

(*) C’est aussi le nom du documentaire que Paul Tekenbroek est en train de réaliser sur sa propre histoire et celle de son grand-père.