Vendée Globe : Justine Mettraux devient la femme la plus rapide de l’histoire de la course
Justine Mettraux est la reine des mers. Se classant huitième, la Suissesse est devenue samedi la femme la plus rapide de l’histoire du Vendée Globe. « J’ai l’impression de pouvoir continuer de progresser », a même prévenu la navigatrice, aussi talentueuse que réservée.
Agée de 38 ans, la skippeuse Teamwork – Team Snef est arrivée aux Sables-d’Olonne à 13h38 après 76 jours, 1 heure et 36 minutes en mer, succédant à la Française Clarisse Crémer (87 jours, 2 heures, 24 minutes en 2020/2021). Née à Genève, celle qui a tiré ses premiers bords sur un bateau familial sur le Lac Léman, a terminé plus de dix jours après le vainqueur Charlie Dalin, mais a impressionné toute la flotte par sa ténacité exemplaire.
Six femmes engagées dans la course
« Justine, c’est une navigatrice en or, c’est incroyable ce qu’elle a fait », a salué vendredi l’expérimenté Jérémie Beyou (Charal), 4e, qui lui a vendu son ancien bateau, un monocoque à foils d’ancienne génération, mis à l’eau en 2018. Malgré ce déficit technologique – tous les bateaux devant elle au classement ont été mis à l’eau au moins trois ans plus tard –, « Juju la machine », l’une des six femmes engagées sur cette 10e édition, a joué les avant-postes pendant deux mois et demi.
Son premier tour du monde, de haute volée, est à l’image d’une carrière bien remplie. Elle a déjà trois Ocean Race (tour du monde en équipage avec escales) au compteur et de nombreuses transatlantiques, à chaque fois terminées en bonne place. « Je la suis depuis plusieurs années. C’est un superbe marin. Elle navigue très propre, elle a un engagement impressionnant », a apprécié samedi Catherine Chabaud, première femme à terminer un tour du monde à la voile, en solitaire, en course et sans escale. Venue aux Sables avec une autre navigatrice de renom, Isabelle Autissier, pour accueillir la Suissesse, elle estime que Mettraux « pourrait gagner le Vendée Globe » un jour.
Ellen MacArthur deuxième en 2001
Applaudie par des milliers de personnes à son arrivée aux Sables-d’Olonne, Justine Mettraux n’a cessé de rendre des hommages appuyés à ses principaux partenaires de régate pendant le tour du monde. « Cela a été intense. C’est chouette d’avoir pu jouer avec eux jusqu’au bout. J’ai encore progressé dans la maîtrise du bateau et j’ai l’impression de pouvoir continuer à progresser », a-t-elle affirmé en conférence de presse. Elle a aussi préféré ne pas s’attarder sur son record : « Il n’y a pas de classement distinct, cela a plus une valeur symbolique. Je retiens surtout que c’est la première fois qu’il y a autant de femmes avec des projets compétitifs ».
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Longtemps bord à bord avec elle, la Britannique Samantha Davies (Initiatives-Coeur) et la Française Clarisse Crémer (L’Occitane) devraient franchir la ligne d’arrivée dans quelques jours et terminer dans le top 15 de la course. En 2001, la jeune britannique Ellen MacArthur avait terminé 2e après 94 jours, 4 heures et 25 minutes en mer.