France

Amandine, morte de faim à 13 ans : « Lola, ne me laisse pas, je vais mourir »… Sa terreur à l’annonce du confinement

Son témoignage a ébranlé les jurés. Une fois encore. Lola Gallego ne figurait pas initialement sur la liste témoins devant la cour d’assises de l’Hérault, où sont jugés Sandrine Pissarra et Jean-Michel Cros. La première pour avoir laissé mourir de faim sa fille Amandine, âgée de 13 ans. Le second pour n’avoir rien fait pour l’en empêcher.

Mais Lola Gallego, une jeune surveillante au collège de Sigean (Aude) où l’adolescente était interne, a voulu témoigner, choquée d’entendre Sandrine Pissarra expliquer, lundi, lors de l’ouverture de son procès, qu’Amandine « souffrait de troubles alimentaires ». Depuis, Sandrine Pissarra a avoué. Mais Lola est quand même venue à la barre. Pour livrer son témoignage. Eprouvant.

« A l’annonce du confinement, elle pleurait, n’arrivait plus à respirer »

Le 16 mars 2020, lorsque « le président a annoncé [la fermeture des établissements scolaires en raison du confinement lié au Covid-19], les garçons ont sauté de joie, c’étaient les vacances. Amandine, elle, s’est effondrée au sol. Elle m’a dit : « Lola, je vais mourir. Ne me laisse pas. Combien de temps ça va durer ? Je ne vais pas tenir ». Elle le répétait en boucle, elle pleurait, elle n’arrivait plus à respirer ». La surveillante explique avoir fait un signalement auprès de la direction de l’établissement, mais ne sait pas s’il y a eu des suites.

« Je ne l’ai plus jamais revue ». A la levée de l’isolement, en mai, Amandine n’est pas revenue à l’école. Elle a passé les derniers mois de sa vie enfermée la plupart du temps dans un débarras, privée de nourriture, rouée de coups par sa mère. Amandine est morte de faim le 6 août 2020 d’un arrêt cardiaque et d’une septicémie, au domicile familial de Montblanc (Hérault), près de Béziers. Elle ne pesait plus que 28 kg pour 1,55 m.

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Jugée pour « actes de torture ou de barbarie », notamment de l’avoir affamée volontairement, sa mère encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son compagnon de l’époque risque, lui, jusqu’à 30 ans de réclusion pour avoir « privé de soins ou d’aliments » sa belle-fille et n’avoir rien fait pour la sauver. Le verdict doit être rendu ce vendredi.