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Etats-Unis : Le Congrès adopte une première loi anti-immigration de l’ère Trump

Le Congrès américain a adopté mercredi le premier projet de loi de la seconde présidence de Donald Trump, marquant un tournant dans la lutte contre l’immigration clandestine. La loi, baptisée Laken Riley Act, impose la détention automatique des migrants en situation irrégulière ayant été inculpés ou condamnés pour certains délits. Adoptée par 263 voix contre 156 à la Chambre des représentants, elle a bénéficié du soutien d’une quarantaine de démocrates, révélant des divisions sur la question migratoire au sein de la classe politique.

Donald Trump, qui avait promis lors de son discours d’investiture de « renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent », devrait promulguer le texte dans les jours à venir. Ce projet tire son nom de Laken Riley, une étudiante de 22 ans tuée en février 2024 par José Antonio Ibarra, un immigré vénézuélien en situation irrégulière. Ce dernier, déjà arrêté pour vol à l’étalage avant le meurtre, a été condamné à la réclusion à perpétuité.

Vives critiques dans le camp démocrate

Cependant, cette mesure a suscité de vives critiques. Les élus démocrates dénoncent un coût exorbitant, estimé à 83 milliards de dollars sur trois ans. La sénatrice Patty Murray a averti que cette dépense massive entraînerait « le chaos », tandis qu’Alexandria Ocasio-Cortez a mis en garde contre « une pente glissante » susceptible d’éroder l’Etat de droit. « Dans quelques mois, il y aura des membres du Congrès qui auront voté pour ce texte et qui prétendront qu’ils n’étaient pas au courant de toutes les mauvaises choses qui vont se produire à cause de lui », a-t-elle déclaré.

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Par ailleurs, Donald Trump « a signé un décret pour déployer 1.500 militaires supplémentaires à la frontière » avec le Mexique, a annoncé sa porte-parole Karoline Leavitt mercredi. Lors d’un échange avec des journalistes à la Maison-Blanche, elle a indiqué que cette mesure fait suite à des décisions prises lundi par le républicain juste après son investiture, dont la déclaration d’un état d’urgence à la frontière sud des Etats-Unis.