Que sait-on sur le Yantar, le « navire espion russe », pris en chasse dans la Manche par la Royal Navy ?
A la poursuite d’Octobre rouge dans la Manche ? Mercredi, le ministère de la Défense britannique a annoncé dans un communiqué qu’un « navire espion russe » avait été repéré et traqué dans la Manche, lundi, par la Royal Navy. Que s’est-il passé ? Que faisait ce navire ? Quelles réponses côté français ? 20 Minutes fait le point.
Que s’est-il passé ?
Le Yantar, le nom de ce navire militaire russe, est entré lundi dans les eaux britanniques. « Ces deux derniers jours, la Royal Navy a déployé les [navires] HMS Somerset et HMS Tyne pour le surveiller à chaque minute dans nos eaux », a indiqué le ministre de la Défense britannique John Healey. Ce bateau avait déjà été détecté il y a quelques semaines au-dessus de câbles sous-marins dans les eaux britanniques, explique le ministère de la Défense dans un communiqué.
En novembre, un sous-marin de la Royal Navy avait aussi fait surface à proximité du Yantar, « pour montrer clairement que nous avions surveillé secrètement ses moindres mouvements », a-t-il ajouté. Il s’était ensuite dirigé vers la Méditerranée, selon John Healey.
Que fait exactement ce navire ?
Le navire russe, qui se trouve désormais en mer du Nord, est « utilisé pour recueillir des renseignements et cartographier les infrastructures sous-marines essentielles du Royaume-Uni », a affirmé John Healey devant les députés britanniques ce mercredi.
Quelles réactions du Royaume-Uni ?
Côté Royaume-Uni, le ministre de la Défense a mis en garde le président russe. « Mon message au président Poutine est clair. Nous savons ce que vous faites, et nous n’hésiterons pas à prendre des mesures énergiques pour protéger le Royaume-Uni », a déclaré John Healey.
Le Royaume-Uni « joue un rôle de premier plan dans la lutte contre la menace croissante que la Russie fait peser sur les infrastructures offshore dans les mers européennes », a indiqué le ministère britannique de la Défense. La Royal Air Force va ainsi fournir des aéronefs à un nouveau déploiement de l’Otan destiné à renforcer la protection des infrastructures offshore dans la mer Baltique.
Et du côté français ?
Côté français, la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar) a indiqué que des « moyens militaires français » étaient aussi mobilisés dans le suivi du Yantar mais que le navire « n’avait pas d’intention avérée hostile ».
« Cela arrive régulièrement qu’il y ait un passage de bâtiment russe et il y a toujours une surveillance étroite qui est mise en place avec des moyens de sécurisation et une mobilisation de la chaîne maritime », a ajouté la Prémar.
Des actes de « guerre hybride » orchestrée par la Russie ?
Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’alimentation électrique ont été endommagés ces derniers mois dans la mer Baltique. Dirigeants européens et experts soupçonnent des actes de « guerre hybride » orchestrés par la Russie.
Notre dossier sur la Russie
Les dirigeants des pays de l’Otan riverains de ce vaste espace maritime se sont réunis la semaine dernière en Finlande pour discuter des moyens d’y accroître la sécurité. L’Otan va déployer des navires, avions et drones en mer Baltique en réaction à ces dégradations de câbles sous-marins, a alors annoncé son secrétaire général, Mark Rutte.