« No Sugar January » : Est-ce si bon pour la santé d’arrêter le sucre pendant un mois ?
Si depuis le 1er janvier, une partie des Français ont dit adieu (ou plutôt au revoir) à la bière, au vin et au champagne en participant au Dry January, d’autres ont décidé de se lancer un autre défi : le « No sugar January » ou « Janvier sans sucre ». Eux, devront se passer entre autres de viennoiseries, de chocolat et de sodas pendant 31 jours.
Comme pour le Dry January, l’intérêt est d’évaluer sa consommation et son risque de dépendance, mais aussi de voir l’impact de cet arrêt sur sa santé physique et psychique. Mais si on sait que l’alcool, même à faible dose, est mauvais pour la santé, le sucre l’est-il lui aussi ? Participer au No sugar Janauary a-t-il vraiment un intérêt ?
Différencier sucre ajouté et glucides
Déjà, entendons-nous bien : le « No sugar january » consiste à se passer de sucre simple, le sucre ajouté. Ce dernier est présent dans les gâteaux, pâtisseries, sodas et bien sûr le sucre de tablev (que vous mettez dans votre yaourt ou votre café). Il ne s’agit pas seulement du blanc mais aussi de celui de canne, de coco, et même du miel ou du sirop d’agave. En gros, ce qui a un goût sucré.
L’idée n’est donc pas d’arrêter les sucres lents, appelés « glucides », apportés notamment par les pâtes, le riz, le pain ou encore les légumineuses. « Il y a un grand malentendu à ce sujet, car si les produits avec du sucre ajouté sont à éviter, les glucides, eux, sont très importants », rappelle Laurent Chevallier, médecin nutritionniste au CHU de Montpellier et auteur de Faites votre révolution alimentaire, du sol à la fourchette (Edition Fayard).
Des risques pour la santé
Doit-on donc dire adieu au sucre ajouté ? « C’est la dose excessive et régulière qui est problématique », tempère la diététicienne-nutritioniste Virginie Cherreau. Risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de maladie du foie gras, d’hypertension et de caries… La consommation à outrance présente de multiples dangers. « Une alimentation riche en sucres ajoutés peut aussi provoquer des pics de glycémie suivis d’éventuelles baisses d’énergie, entraînant de la fatigue et des variations d’humeur », ajoute la diététicienne.
A contrario, un adulte a besoin de 250 à 300 grammes de glucides par jour, ces derniers étant notre principale source d’énergie. « Lorsqu’ils sont digérés, ils sont transformés en glucose, qui alimente nos cellules, notamment celles du cerveau et des muscles », explique Stéphanie Janvier, diététicienne-nutritionniste et autrice de La méthode douce pour mieux manger (Editions Leduc). Sans, le corps va s’affaiblir progressivement. « Si on n’a pas assez de sucre, l’organisme va le fabriquer à partir des protéines et on va avoir, à terme, une fonte musculaire », ajoute le docteur Chevallier. « Il faut privilégier les glucides complexes, comme les légumineuses ou les céréales non raffinées, qui font monter raisonnablement la glycémie, et les glucides simples des fruits entiers », précise Stéphanie Janvier.
Apprendre à gérer sa consommation
Virginie Cherreau voit plutôt d’un bon œil ce mois de Janvier sans sucre ajouté. « C’est intéressant de se rendre compte de notre consommation réelle et de constater ce que l’arrêt créé au niveau émotionnel et physique. Cela va aussi permettre de reprendre en main sa consommation de sucre, de choisir lesquels nous font vraiment plaisir et lesquels relèvent de l’habitude. »
Attention toutefois : « Trop de privation peut jouer sur l’humeur, donc on peut se contenter de diminuer sa consommation », tempère Stéphanie Janvier. Un avis que partage sa consœur. « L’idée n’est pas d’éliminer totalement le sucre ajouté de sa vie. Sinon, on n’aurait plus de gâteau d’anniversaire ou de galette des rois. » Vous voilà autorisé à prendre cette part de galette.