Escroquerie : ils proposent à la femme d’un ex-ministre de libérer son époux contre 8 milliards
La justice algérienne a été saisie d’une affaire rocambolesque mettant en scène une tentative d’escroquerie visant l’épouse d’un ancien ministre. Trois individus, dont deux en détention provisoire et un troisième en fuite. Sont accusés d’avoir tenté de soutirer 80 milliards DA à la conjointe d’Arzeki Baraki, ex-ministre des Ressources en eau, actuellement incarcéré pour corruption.
L’affaire, qui a éclaté en septembre 2024, révèle un scénario complexe. Où les accusés ont prétendu détenir des relations haut placées pour libérer l’ancien ministre. Retour sur cette affaire qui mêle escroquerie, mensonges et manipulation.
Une affaire de prétendu « réseau d’influence » pour libérer un ancien responsable incarcéré
Le 5 septembre 2024, les services de sécurité reçoivent une plainte de la part de l’épouse de l’ancien ministre, dénommée « A.N ». Elle affirme qu’un individu se présentant comme un agent des services de sécurité militaire l’avait contacté. Ce dernier, identifié comme « D.A », lui promet de faciliter la libération de son mari en échange de 8 milliards DA. Pour crédibiliser son offre, il lui présente un avocat et évoque l’intervention d’un certain « Hadj Skander ». Prétendu homme d’influence capable de faire bouger les lignes.
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La rencontre a lieu près du centre commercial El Qods à Chéraga, en présence du fils de la plaignante. Malgré les promesses, la victime finit par se méfier et coupe les ponts avec les escrocs, réalisant qu’aucune avancée concrète n’a été faite dans le dossier de son mari. En effet, 3 individus sont mis en cause dans cette affaire :
- D.A, présenté comme le principal instigateur, ancien employé de Sonatrach ;
- Z.A, impliqué dans la manipulation ;
- F.A, surnommé « Yacine », en fuite et considéré comme le « cerveau » de l’opération ;
Selon les déclarations de D.A, c’est Yacine qui l’a introduit à « Hadj Skander », présenté comme un ancien directeur de la sécurité nationale. Selon le média El Djazairia One, ce dernier a promis de libérer l’ex-ministre en échange d’une somme faramineuse. Cependant, les accusés ont finalement avoué avoir menti pour extorquer de l’argent, sans jamais avoir l’intention d’aider la famille.
5 ans de prison requis contre 3 individus pour une tentative d’escroquerie visant l’épouse d’un ancien ministre
Ensuite, lors de l’audience, les accusés ont tenté de se dédouaner en modifiant leurs déclarations initiales. D.A a affirmé avoir agi sous la pression de Yacine. Tandis que Z.A a nié toute implication directe, rejetant la faute sur le fugitif. Leur défense a plaidé l’absence de preuves matérielles. Arguant que la victime n’a jamais versé les fonds demandés.
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Cependant, le parquet a insisté sur la gravité des faits, requérant cinq ans de prison ferme pour chaque accusé, ainsi qu’une amende de 500 000 dinars. Le tribunal a mis le jugement en délibéré au 26 janvier prochain.
L’avocat de la plaignante a souligné que les accusés ont sciemment utilisé de fausses identités et promesses pour manipuler sa cliente. Il a demandé une requalification des faits en « tentative d’escroquerie » et réclamé 200 millions de dinars en dommages et intérêts pour le préjudice moral subi.