Soupçons de financement libyen : « Ça me salit de répondre à des questions pareilles », lance Sarkozy
«Je les comprends, mais ça me salit de répondre à des questions pareilles ». Interrogé par la présidente, lors du procès pour les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, Nicolas Sarkozy a marqué son agacement. « Est-ce qu’à un moment donné sous la tente vous avez évoqué une demande de financement ? », lui demande la présidente Nathalie Gavarino. « Madame. C’est pour moi douloureux de répondre à une question pareille », lui répond-il.
Celui qui allait devenir président de la République deux ans plus tard est soupçonné d’avoir noué un « pacte de corruption » avec le richissime dictateur libyen Mouammar Kadhafi lors de sa visite à Tripoli en octobre 2005, alors qu’il était ministre de l’Intérieur. « Je suis donc pour la première fois de ma vie en Libye, en face de Mouammar Kadhafi [qui] ne parle qu’en arabe et nos interprètes ne nous lâchent pas une seconde ».
« C’est à devenir fou tellement c’est grotesque »
Il assure que l’interprète était proche du président Jacques Chirac, avec qui « les tensions étaient à son comble » à l’époque. « Et je vais, par l’interprète de Monsieur Chirac, demander un financement pour ma campagne ? C’est à devenir fou tellement c’est grotesque ». Puis, il martèle qu’il n’y a « rien » contre lui dans ce dossier : « Y a-t-il le début d’un commencement d’un élément concret, qui fasse que je doive en permanence me justifier ? »
Nicolas Sarkozy est Jugé jusqu’au 10 avril pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs. Il encourt dix ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à cinq ans.