Investiture de Donald Trump : « Ils sont vraiment unis »… Audray a maquillé la famille Trump pour le grand jour en 2017
Janvier 2017. C’est une matinée glaciale à Washington D.C. Les rues de la capitale sont bouclées, des tireurs d’élite postés stratégiquement sur les toits aux abords de la Maison-Blanche : la ville tout entière retient son souffle car ce jour-là, Donald Trump, le 45e président des États-Unis, s’apprête à prêter serment devant les caméras du monde entier.
Non loin de là, à la Blair House, une maquilleuse française, Audrey Lefèvre, s’immerge dans l’effervescence de cet événement historique. Alors que Donald Trump va prêter serment ce lundi pour la deuxième fois, elle revient pour 20 Minutes sur les coulisses de sa première investiture aux côtés d’une des familles les plus puissantes du monde.
« On m’a appelée à la dernière minute »
Ce 20 janvier 2017 marque à l’époque le lancement de festivités qui vont durer trois jours, avec la prestation de serment de Donald Trump. Les yeux du monde entier sont alors rivés sur la Maison-Blanche, sur les marches du Capitole. Et, bien sûr, sur la famille présidentielle. Après cette première journée, elle se rendra à la Maison-Blanche pour la suite des événements, parmi lesquels le grand bal et la messe.
« On m’a appelée à la dernière minute, un peu comme dans un film, se souvient la maquilleuse française en riant. Une entreprise de maquillage m’a proposé de rejoindre une équipe de six maquilleurs pour l’investiture de Donald Trump. Je pensais naïvement travailler avec les invités de la cérémonie, mais en arrivant sur place, j’ai découvert que j’avais été recrutée pour maquiller… la famille Trump. » Toute la famille ? Presque, car le couple présidentiel, Donald et Melania, a sa propre maquilleuse professionnelle depuis de nombreuses années.
La Blair House, un lieu chargé d’Histoire
Audrey Lefèvre n’est pas près d’oublier ses premiers instants à Blair House, cette maison souvent décrite comme « la maison d’hôtes présidentielle ». C’est un lieu mythique situé à quelques pas de la Maison-Blanche, dans lequel résident les chefs d’État étrangers en visite officielle et les présidents élus au cours des jours précédant leur investiture.
« Traverser ces portes, c’était déjà impressionnant en soi, » nous confie-t-elle. « On sent le poids de l’Histoire et de la tradition. » Mais une fois à l’intérieur, c’est un autre monde qui se déploie. Des mesures de sécurité draconiennes, des personnalités à préparer, des imprévus. Et même un jeune Barron Trump – le petit dernier du président, alors âgé de 11 ans –, qui court dans tous les sens. « Un tourbillon ».
« Une famille concentrée, ils ne veulent rien manquer »
Malgré la pression, Audrey Lefèvre décrit l’ambiance du premier jour comme étonnamment sereine. « Je sens cette famille concentrée. Après la bataille électorale durant laquelle ils ont été fortement critiqués, je ressens une sorte de soulagement », explique-t-elle. « On sent qu’ils ne veulent rien manquer, qu’ils sont attentifs. Il n’y a pas de parole plus haute que l’autre, Ils sont vraiment unis. »
En ce jour d’investiture de 2017, tout est scruté : chaque geste, chaque détail compte. Audrey n’est pas seulement là pour « donner une touche de glamour à des célébrités », elle participe à un moment historique. « C’est un sentiment étrange de savoir que, d’une certaine manière, vous faites partie de ce moment, même si vous restez dans l’ombre ». Le matin, l’atmosphère est solennelle, mais Audrey a sa mission : « Je me concentrais sur ce que je savais faire de mieux : préparer chaque personne pour son grand moment sous les projecteurs. »
« Il ne te reste plus que 20 minutes »
Au troisième jour, la fatigue se fait ressentir. « Ils sont debout chaque jour depuis 5 heures du matin et ne se couchent pas avant minuit. Ils sont très fatigués. Et nous aussi ! » Ce jour-là, la maquilleuse française attend l’une des membres de la famille Trump, mais cette dernière est très en retard. « Elle est en retard parce qu’elle est fatiguée, je sens qu’elle n’en peut plus. Mais la famille est derrière elle. C’est très puissant comme moment, très impressionnant de voir à quel point ils sont unis. » Quand elle arrive enfin sur la chaise, elle lance à Audrey : « il ne te reste plus que 20 minutes. »
Branle-bas de combat pour tenir les délais. Sauf que les jeunes enfants Trump sont en roue libre. « Je vois Barron qui joue avec ses cousins et cousines. Ils font le tour de ma table, touchent le matériel, essaient même les pinceaux. Intérieurement, je sens la panique monter. » Mais Audrey Lefèvre garde la tête froide. « Je me suis dit qu’il fallait ignorer le bruit – au propre comme au figuré – pour me concentrer sur la personne devant moi. »
« Aucune maquilleuse n’est responsable du teint de Donald Trump ! »
Ce rôle discret, mais crucial, ouvre les yeux d’Audrey sur la relation entre son métier et l’Histoire. « C’est incroyable de se dire qu’un petit geste de ma part a contribué à un événement mondial », affirme-t-elle. « Les gens voient les discours et les tenues mais derrière, il y a une armée qui œuvre dans l’ombre pour que tout soit parfait. »
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Puisqu’on en est à parler de maquillage et de Donald Trump, on est sûrs que vous vous posez vous aussi la question… 20 Minutes a donc demandé à cette professionnelle du maquillage de nous expliquer le teint orange du 47e président américain. « C’est important de le dire : aucune maquilleuse n’est responsable de ça ! » Elle sourit. « Je ne cherche pas à nous défendre mais Donald Trump porte de l’autobronzant. Il a une incarnation de peau très blanche, presque albinos », combiné à des rougeurs.
Mais ce n’est pas le premier président à avoir des problèmes de peau. « Bill Clinton a un nez très rouge, des pommettes très rouges également. On met plus de temps à maquiller des peaux comme celles-ci. »