Fethi Ghares et son épouse condamnés à prison ferme pour avoir entravé le processus électoral
Le tribunal de Bab El Oued, à Alger, a condamné Fethi Ghares, coordinateur national du Mouvement Démocratique et Social (MDS), et son épouse, Massouda Chebala, militante du même parti, pour entrave aux élections présidentielles.
Fethi Ghares a écopé d’une peine d’un an de prison ferme, assortie d’une amende de 200 000 dinars.
Il devra également verser une indemnité de 100 000 dinars au Trésor public et un dédommagement symbolique d’un dinar au président Abdelmadjid Tebboune, qui s’est constitué partie civile dans l’affaire.
Massouda Chebala a, quant à elle, été condamnée à six mois de prison avec sursis et à une amende de 100 000 dinars, en plus d’une indemnité équivalente pour le Trésor public.
Le tribunal a également ordonné la confiscation des biens saisis dans le cadre de cette affaire.
Origine de l’affaire
L’affaire remonte à août dernier, durant la campagne électorale des présidentielles. Fethi Ghares et son épouse avaient été placés en garde à vue sous l’accusation d’avoir entravé le processus électoral.
Ghares est connu pour ses discours critiques à l’égard des autorités, souvent relayés sur les réseaux sociaux et dans les médias.
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Selon les déclarations de Massouda Chebala sur Facebook, le président Tebboune avait demandé un dédommagement symbolique d’un dinar pour le « préjudice » subi.
En revanche, le Trésor public, partie civile dans cette affaire, avait initialement réclamé un dédommagement de deux millions de dinars, montant qui a été réduit par le tribunal.
Un passé judiciaire marqué
Fethi Ghares, figure de l’extrême gauche algérienne, avait déjà passé près de neuf mois en détention en 2022 pour des accusations liées à son activité politique et à ses écrits.
À l’époque, il avait été condamné en première instance à deux ans de prison ferme, une décision qui avait suscité de vives réactions au sein de la classe politique et des organisations de défense des droits humains.
Le MDS, parti politique auquel il appartient, a vu ses activités suspendues par la justice administrative à la suite d’une plainte déposée par le ministère de l’Intérieur.
Ce dernier accuse le parti d’avoir utilisé son siège pour mener des activités non autorisées.
Réactions et contexte
La condamnation de Ghares et de Chebala intervient dans un contexte où les tensions entre certaines formations politiques d’opposition et les autorités demeurent vives.
Les sympathisants du MDS dénoncent ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation de la justice pour réduire au silence les voix dissidentes.
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Pour ses partisans, Fethi Ghares reste une figure emblématique de la résistance politique, tandis que pour les autorités, ses agissements et ses discours représentent une atteinte au bon déroulement des processus démocratiques.
L’affaire illustre les défis auxquels sont confrontés les acteurs politiques algériens, entre lutte pour leurs convictions et respect des lois en vigueur.