Pollution plastique en Algérie : vers la fin des sacs à usage unique ?
La pollution liée aux sacs plastiques est devenue un enjeu environnemental majeur pour de nombreux pays. En Algérie, les autorités œuvrent désormais à réduire drastiquement l’utilisation de ce type d’emballage. Jeudi dernier, lors d’une plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, a confirmé l’engagement du gouvernement à multiplier les actions pour protéger la santé des consommateurs et limiter l’impact de la pollution plastique sur l’écosystème.
Pour endiguer la prolifération des sacs plastiques, les pouvoirs publics misent sur deux leviers : la taxation et la surveillance du marché. Selon Nadjiba Djilali, la taxe sur les sacs plastiques, qu’ils soient importés ou fabriqués localement, est passée de 10,5 à 200 DA/kg. Cette augmentation vise à décourager la production massive de ces sacs, tout en incitant l’industrie à privilégier des emballages plus respectueux de l’environnement.
En parallèle, la ministre a souligné la réactivation prochaine des commissions de wilaya, chargées de traquer la production informelle de sacs plastiques. Elle a rappelé l’importance de ces commissions, qui ont déjà joué un rôle notable dans la lutte contre la contrebande d’emballages polluants. Par ailleurs, une unité expérimentale de transformation des sacs plastiques usagés a été mise en service au centre d’enfouissement technique de Hamici, à Alger, confirmant la volonté du gouvernement de s’attaquer au problème à la source.
Quelles sont les mesures à adopter pour lutter contre la pollution ?
Nadjiba Djilali a également fait référence aux cadres juridiques déjà existants ou en cours de révision. Deux décrets exécutifs, le 02-375 et le 04-210, définissent les modalités de gestion des déchets d’emballage et les caractéristiques techniques des matériaux destinés à contenir directement des produits alimentaires ou des objets pour enfants.
Elle a annoncé que la loi 01-19, relative à la gestion et à l’élimination des déchets, est en cours de révision afin de renforcer la lutte contre les plastiques à usage unique.
Dans ce contexte, des responsables ont prévu des alternatives pour les consommateurs. Des produits plus écologiques devraient ainsi remplacer progressivement les sacs en plastique, selon un calendrier défini. En outre, la filière de valorisation des déchets plastiques devrait se développer, permettant de transformer ces déchets en matières réutilisables dans l’industrie. L’Algérie espère ainsi réduire sa dépendance aux importations de matières premières tout en valorisant ses propres ressources.
L’importance de la sensibilisation et mobilisation
La ministre a souligné l’importance de la sensibilisation dans ce combat. Selon elle, plusieurs campagnes nationales sont déjà en place, afin de mettre en lumière les dangers liés à la surutilisation du plastique et d’expliquer l’importance d’une consommation plus responsable. Elle a également assuré que le ministère de l’Environnement et de la Qualité de la vie surveille de près la gestion des déchets dans toutes les wilayas, avec pour objectif une meilleure coordination et une prise en charge optimisée.
Cette démarche, à la fois réglementaire, fiscale et pédagogique, reflète l’intention des autorités de s’attaquer rapidement et efficacement à la pollution plastique. En encourageant des alternatives durables et en développant la valorisation des déchets, l’Algérie envisage de réduire sensiblement son empreinte environnementale et de garantir une meilleure qualité de vie à ses citoyens.