Belgique

Willy Demeyer (PS), bourgmestre de Liège : “Pour les métropoles, la régionalisation de l’État était une erreur”

Liège se trouve à l’étroit dans les limites administratives de la commune. Depuis plusieurs mois, notamment alimentée par l’abandon des extensions du tracé du nouveau tram, la réflexion mûrit : un des scénarios pour l’avenir repose sur la fusion de plusieurs communes de l’agglomération. Lesquelles ? On n’en est pas là. Il existe des résistances. Mais le bourgmestre de la Cité ardente, le socialiste Willy Demeyer, estime que la question se posera inévitablement en raison de la pression sur les finances publiques locales et le besoin de réaliser des économies d’échelle.

Willy Demeyer, Bourgmestre de Liège.
Willy Demeyer (PS), bourgmestre de Liège, dans les locaux de l’hôtel de ville de la Cité ardente. ©MICHEL TONNEAU

En décembre, vous aviez évoqué l’intérêt qu’auraient les communes liégeoises à fusionner. Avant les élections locales d’octobre, Frédéric Daerden (PS), bourgmestre de Herstal, avait délivré le même message. Mais, au sein de l’agglomération, d’autres mayeurs ont rejeté l’idée. Le projet de métropole va-t-il faire « pschitt », comme aurait dit Jacques Chirac ?

La raréfaction des moyens publics, à tous les niveaux de pouvoir, force à la réflexion et à la réorganisation institutionnelle pour une rationalisation des coûts et des raisons d’efficacité. Mon raisonnement vient des discussions que nous avons avec la Région wallonne. On nous dit que nos services coûtent trop cher. À cela, la ville répond qu’elle subit les coûts de sa centralité en matière de culture, d’enseignement ou de mobilité : nous avons 200 000 habitants – et même un peu plus car certains ne sont pas recensés et ne paient d’ailleurs pas d’impôt – et nous assurons des services pour 500 000 à 600 000 personnes tous les jours. Il faut organiser une adéquation entre la réalité des bassins de vie et les institutions publiques.