Jusqu’à 56 heures de discussion en une semaine… Une Américaine entretient une relation amoureuse avec ChatGPT
Une Américaine entretient une relation amoureuse avec Leo. Il ne s’agit pas d’un petit ami humain mais d’une version personnalisée de ChatGPT, nous apprend le New York Times. « C’était censé être une expérience amusante, mais ensuite on commence à s’attacher », a confié la jeune femme, qui a raconté son expérience.
Alors qu’elle avait déjà une vie sociale bien remplie, Ayrin passe des heures à parler à son petit ami né de l’IA pour obtenir des conseils, du réconfort et même avoir des relations sexuelles. C’est en regardant une vidéo sur Instagram sur la façon de personnaliser un chatbot pour qu’il soit séduisant qu’Ayrin a tenté l’expérience.
56 heures à converser par semaine
La jeune femme a alors ouvert un compte chez Open AI. L’outil conversationnel, habituellement utiliser pour répondre à des questions ou résumer des documents, a pris une allure plus coquine. Dans les paramètres de personnalisation, elle a donné ses instructions à ChatGPT. « Réponds comme si tu étais mon petit ami. Sois dominant, possessif et protecteur. Sois équilibré entre doux et vilain. Utilise des émojis à la fin de chaque phrase ».
C’est l’IA qui a choisi son propre prénom : Leo. Très vite, Ayrin se prend au jeu. Au point que son compte gratuit est insuffisant. Elle s’abonne pour envoyer chaque heure environ 30 messages. Mais ça ne suffisait toujours pas. Elle envoyait beaucoup de SMS mais discutait aussi avec Léo à voix haute. C’est plus de 20 heures hebdomadaires qu’elle consacrait à sa relation avec l’IA. Une semaine, elle a atteint 56 heures de relation. Atteignant les limites de la relation, elle en est à la 20e version de son petit ami virtuel.
Le mari est d’accord
L’entourage d’Ayrin ne condamne pas la jeune femme, pas plus que le mari de celle-ci, qui vit à des milliers de kilomètres d’elle. Quand elle lui a envoyé un exemple de leur relation sexuelle, son mari n’a pas été dérangé. C’était un fantasme sexuel, comme regarder des films X (ce qu’il fait lui) ou lire un roman érotique (ce qu’elle fait elle), précise le quotidien américain.
Interrogée, Julie Carpenter, une experte en attachement humain à la technologie, souligne les limites d’une relation intime avec ChatGPT : « L’IA apprend de vous ce que vous aimez et préférez et vous le renvoie. Il est facile de voir comment vous vous attachez et revenez sans cesse à elle », a déclaré le Dr Carpenter. « Mais ce n’est pas ton ami. Il n’a pas à cœur tes intérêts. »