Budget des sports : Riner et Marchand protestent, le Sénat s’oppose à la baisse des dépenses
Aussitôt les JO de Paris 2024 passés, le sport français enterré. Enfin pas tout à fait. De nombreuses personnalités et institutions sportives françaises qui s’étaient indignées jeudi soir de la baisse des dépenses sportives dans le budget de 2025 peuvent souffler un peu : un nouvel amendement gouvernemental a été largement rejeté quelques heures plus tard par le Sénat.
Les sénateurs ont découvert à la dernière minute un amendement gouvernemental au budget « Sport, jeunesse et vie associative » examiné dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 : 123,5 millions d’euros en moins au total, dont 34 sur le sport. « Le sport ne doit pas être le grand sacrifié des causes budgétaires et comptables », a lancé le rapporteur général du budget Jean-François Husson (LR).
Autre geste du Sénat dans l’examen du budget : la chambre haute a décidé de proposer une manne de 80 millions d’euros supplémentaires pour le budget des Sports, ponctionnés sur le budget du Service national universel (SNU), dont la Haute Assemblée propose la suppression.
Teddy Riner et Léon Marchand protestent sur les réseaux
« Le projet de loi de finances 2025 prévoyait déjà une réduction de plus de 100 millions d’euros du budget du ministère des Sports (hors crédits exceptionnels liés aux Jeux), portant un coup dur à un budget qui peine déjà à atteindre un milliard d’euros et ne représentait déjà qu’à peine 0,2 % du budget de l’Etat », déplorait de son côté le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). « Cette baisse supplémentaire porterait à près de 400 millions la diminution des crédits de la mission sport », affirme de son côté la Fédération française de football (FFF).
Le quintuple champion olympique de judo Teddy Riner a déploré sur le réseau social X qu’ « à peine les jeux terminés, le budget pour le sport chute de 33 % ! Ne laissons pas cette flamme s’éteindre, elle est essentielle pour le futur ! » De son côté, toujours sur X, le nageur Léon Marchand, quintuple médaillé aux Jeux de Paris dont quatre fois en or, a accueilli la nouvelle d’une émoticône pleine d’ironie : des applaudissements.
La ministre des Sports Marie Barsacq a peiné à justifier cette proposition du gouvernement, reconnaissant que cela « percutait davantage l’équation » budgétaire post-JO et attribuant cette baisse au « coût de la censure ». Elle a assuré qu’elle se « battrait pour que l’héritage (des JO) ne soit pas sacrifié ».
Celle qui tenait son poste pendant les Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castera, a quant à elle estimé qu’une telle baisse serait « inadmissible ». « Le sport a déjà fait plus que sa part d’efforts pour ce budget. Alors qu’il a démontré tout ce qu’il apporte à la nation, lui en demander plus serait injuste et contre-productif », a posté l’ancienne ministre sur X.