Etats-Unis : Biden appelle une nouvelle fois à la vigilance avant le retour au pouvoir de Donald Trump
Alors qu’il va quitter la Maison-Blanche le 20 janvier, Joe Biden est inquiet. L’âme de l’Amérique reste « en jeu », reconnaît le président des Etats-Unis – qui s’apprête à prononcer son discours d’adieu au pays – dans un message aux Américains mêlant fierté du devoir accompli et appel à la vigilance avant le retour au pouvoir de Donald Trump.
« Je me suis porté candidat à la présidence parce que je pensais que l’âme de l’Amérique était en jeu. Notre essence même était en jeu. C’est encore le cas », constate le chef de l’Etat sortant dans une lettre à ses compatriotes.
Un retour de Trump synonyme d’humiliation
Lorsqu’il rendra à son rival républicain les clés de la Maison-Blanche, qu’il lui avait enlevées de haute lutte voici quatre ans, le démocrate de 82 ans vivra une suprême humiliation. En 2019, Joe Biden avait assuré que Donald Trump « resterait dans l’histoire comme une aberration passagère ». Mais c’est sa présidence à lui qui fait pour le moment figure d’anomalie, ou d’ultime hoquet d’une époque révolue, dans un pays secoué par de violentes mutations politiques, culturelles et économiques.
« L’idéal de l’Amérique est entre vos mains », met encore en garde Joe Biden dans cette lettre politique testamentaire, qui ne contient pas le nom de Donald Trump. Mais il l’évoque de manière implicite, en rappelant qu’à son arrivée au pouvoir en janvier 2021, les Etats-Unis étaient non seulement en proie à la pandémie de Covid-19 et à une crise économique, mais aussi confrontés à « la pire attaque contre la démocratie depuis la guerre de Sécession ». Joe Biden avait prêté serment deux semaines après l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, qui refusaient de reconnaître la défaite de leur champion à la présidentielle.
« Le privilège de ma vie »
Joe Biden, président impopulaire qui n’a jamais pu lever les inquiétudes sur son âge ni faire pièce à l’attrait de la rhétorique populiste de Donald Trump, veut défendre son bilan. « Aujourd’hui notre économie est la plus forte du monde », écrit celui qui lègue à son successeur une croissance robuste et un chômage très faible. « L’inflation continue à baisser », poursuit-il, à l’issue d’un mandat marqué par une très forte hausse du coût de la vie, qui l’a lourdement pénalisé sur le plan politique. Joe Biden souligne aussi que la criminalité violente est au plus bas depuis un demi-siècle alors que Donald Trump a décrit un pays ravagé par l’insécurité. « Servir ce pays pendant cinquante ans a été le privilège de ma vie », conclut-il.
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Dans une interview parue mercredi dans le Washington Post, Jill Biden, son épouse et alliée indéfectible face à de nombreuses tragédies familiales comme aux épreuves politiques, déclare : « J’espère que (les Américains) se souviendront de Joe comme d’un président fort, plein d’empathie, intègre et droit ». Avant d’ajouter, comme si elle n’y croyait pas vraiment : « Parce que la droiture, c’est bien ce qui compte le plus, n’est-ce pas ? ».