Guerre au Proche-Orient : Ce que l’on sait de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas
Après quinze mois d’un conflit meurtrier dans la bande de Gaza, Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu historique à l’issue de longues négociations au Qatar. Ce cessez-le-feu, annoncé par Joe Biden depuis la Maison-Blanche, doit entrer en vigueur dimanche 17 janvier et pourrait marquer une avancée majeure vers la fin des hostilités dans la région.
Comment va se dérouler le cessez-le-feu ?
Cet accord de cessez-le-feu se déroulera en trois phases. La première débutera par une trêve temporaire de six semaines. Cette période verra la libération de 33 otages israéliens détenus par le Hamas. En échange, Israël relâchera un nombre important de prisonniers palestiniens, bien que le chiffre exact n’ait pas encore été communiqué. Le cessez-le-feu temporaire doit également permettre aux forces israéliennes de se retirer progressivement de certaines zones de la bande de Gaza.
La deuxième phase de l’accord sera discutée à partir du seizième jour de la trêve. Elle vise à instaurer un cessez-le-feu permanent, à libérer tous les otages restants et à poursuivre le retrait des troupes israéliennes de Gaza. Cette étape devrait s’accompagner de discussions sur des garanties de sécurité mutuelles. Enfin, la troisième et dernière phase se concentrera sur la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par les combats. Ce processus sera supervisé par l’Egypte, le Qatar et l’ONU.
Comment Israël et le Hamas ont-ils réagi ?
En Israël, les réactions sont plus partagées. Si certains saluent l’accord comme un moyen de ramener les otages à la maison, d’autres s’inquiètent des concessions faites au Hamas. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou, sous pression depuis les attaques meurtrières du 7 octobre, espère que cet accord apaisera les critiques de l’opinion publique. Mais Plusieurs membres de la coalition gouvernementale ont également exprimé des réserves, estimant que la libération de prisonniers palestiniens pourrait renforcer le Hamas.
Du côté du Hamas, cet accord est perçu comme une victoire majeure. « Cet accord montre que notre résistance n’a pas été vaine et que nous avons obtenu gain de cause », a déclaré Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas. Il a toutefois averti qu’il serait vigilant quant à l’application de l’accord et a appelé la communauté internationale à « tenir Israël responsable de tout manquement ».
Quelles sont les réactions dans le monde ?
Le président américain Joe Biden a salué un « tournant décisif » dans la région, remerciant les médiateurs qataris et égyptiens pour leur rôle essentiel. « Cet accord est le résultat de la diplomatie patiente et de la coopération entre alliés », a-t-il déclaré. En Europe, Emmanuel Macron a réagi sur X : « Après quinze mois de calvaire injustifiable, soulagement immense pour les Gazaouis et espoir pour les otages et leurs familles. L’accord doit être respecté, les otages libérés et une solution politique doit advenir. » L’Union européenne, par la voix de son chef de la diplomatie Josep Borrell, a exprimé son soutien à l’accord et appelé à un respect strict des engagements pris par les deux parties.
Dans le monde arabe, l’Egypte et le Qatar, qui ont joué un rôle clé dans la médiation, ont salué cette avancée tout en soulignant la nécessité de poursuivre les efforts diplomatiques pour une paix durable. « L’Egypte continuera de travailler aux côtés de ses partenaires pour garantir que la bande de Gaza retrouve sa stabilité et sa dignité », a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Malgré l’euphorie suscitée par l’annonce de cet accord, plusieurs défis demeurent. La reconstruction de Gaza nécessitera des milliards de dollars d’investissements, et la question de la gouvernance de l’enclave reste en suspens. Israël refuse toute implication future du Hamas dans la gestion de Gaza, tandis que la légitimité de l’Autorité palestinienne, affaiblie depuis des années, est également remise en question.
Retrouvez notre dossier sur la guerre au Proche-Orient
La communauté internationale devra également assurer un suivi étroit de la mise en œuvre de l’accord pour éviter toute reprise des hostilités. Les Nations unies ont d’ores et déjà annoncé qu’elles mettraient en place une mission de suivi pour garantir le respect des engagements. Les prochains jours seront déterminants : le vote du gouvernement israélien, prévu ce jeudi, pourrait sceller l’avenir de cet accord et ouvrir la voie à de nouvelles discussions sur l’avenir de la bande de Gaza.