Malgré le succès international du « Comte de Monte Cristo », le cinéma français s’est moins bien exporté en 2024
Malgré une moisson de nominations aux Oscars, la french touch n’a pas fait des miracles en 2024. Les performances du cinéma français à l’export, qui remontaient la pente chaque année depuis le Covid, sont cette fois en recul de 11 % sur un an. Les films français ont rapporté 250 millions d’euros de recettes et attirés 38,1 millions de spectateurs dans les salles, dans un contexte difficile pour le cinéma mondial, selon des chiffres publiés par Unifrance ce lundi.
Ces chiffres « marquent un retour à la normalité », a expliqué à l’AFP Gilles Pélisson, le président d’Unifrance (organisme chargé de la promotion du cinéma et de l’audiovisuel français à l’international), dans un contexte difficile pour les salles de cinéma dans la plupart des pays du monde.
Il note aussi de « belles progressions » sur les plateformes, où les nouveautés françaises se classent par exemple loin derrière les productions américaines ou britanniques mais nettement devant les œuvres sud-coréennes.
En salles l’an dernier, l’Allemagne a été le pays le plus friand de productions françaises, avec 4,1 millions d’entrées, devant la Russie (3,7 millions d’entrées), un débouché important pour le cinéma tricolore, où les films américains ne sont plus officiellement diffusés depuis l’invasion de l’Ukraine. Le Mexique occupe la troisième place du podium (2,6 millions d’entrées).
« Le Comte de Monte-Cristo », « Anatomie d’une chute » et « Le dernier jaguar »
Côté films, la nouvelle adaptation du « Comte de Monte-Cristo », avec Pierre Niney, succès en France, fait une belle carrière à l’étranger. C’est le film le plus vu de l’année hors des frontières (3,3 millions d’entrées, 20,7 millions d’euros de recettes dans 54 pays), notamment en Belgique et au Luxembourg mais aussi en Bulgarie ou en Ukraine.
« Anatomie d’une chute », Palme d’or en 2023, a continué d’attirer les cinéphiles du monde entier, avec 4,9 millions d’entrées depuis sa sortie, dont 3,2 millions l’an dernier.
Sur la troisième marche du podium, « Le dernier jaguar », un film d’aventures familial qui n’a fait qu’un million d’entrées en France, a réuni 2,4 millions de spectateurs dans le reste du monde.
En 2025, les films français pourraient être portés par la saison des prix aux États-Unis, où « Emilia Perez » de Jacques Audiard vient de décrocher quatre Golden Globes, souligne M. Pélisson. Quant à « Un p’tit truc en plus », carton de l’année en France, « il est vendu et commercialisé dans de nombreux pays même si les entrées ne sont pas encore là ». Par ailleurs, le succès d’estime ne se dément pas pour le cinéma français qui est la nationalité la plus représentée dans les 10 festivals internationaux majeurs.