France

Gironde : « Elle avait un cœur en or », des centaines de personnes ont rendu hommage à Nasrine, victime d’un féminicide

«Y’en a marre, y’en a marre » de ces féminicides, pleure une femme âgée sur un banc, devant l’hôtel de ville de Cenon, près de Bordeaux, ce lundi midi. « Je ne la connaissais même pas mais peu importe… », explique-t-elle à une passante qui tente de la consoler. Des centaines de personnes ont convergé ce lundi midi vers la place de l’hôtel de ville de Cenon pour rendre hommage à Nasrine, une mère de trois enfants âgée de 41 ans, égorgée par son conjoint le 9 janvier, à leur domicile.

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La quadragénaire travaillait à la direction des finances de la ville où elle était très appréciée, « ses collègues sont très durement peinés », a déclaré Jean-François Egron, maire de Cenon. « Elle venait travailler avec le sourire malgré les difficultés du quotidien », ajoute-t-il. Après une minute de silence, la foule s’est dirigée vers le domicile de la victime, située environ à 200 mètres de l’hôtel de ville. L’émotion y redouble puisque c’est ici que la mère de famille a perdu la vie. Son mari a reconnu les faits, selon le parquet de Bordeaux « et argué avoir également agi par jalousie, au regard d’une infidélité alléguée de sa compagne ».

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« Une belle personne avec un cœur en or »

Parmi les nombreuses personnes venues une rose blanche à la main ou parfois un bouquet entier, Emilie, 52 ans. Elle a été l’ Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) des enfants de la victime et celle-ci avait été aussi formatrice auprès de sa fille. « C’était une belle personne avec un cœur en or, toujours joyeuse, très attentive à tous, se souvient avec émotion la quinquagénaire. Jamais on n’aurait dit qu’elle traversait tout ça… » Elle ajoute que « cela peut arriver à n’importe qui ».

Le préfet de la Gironde, présent aux côtés du maire de Cenon et d’autres élus, a prévenu que les recherches de réponses sur les raisons d’un tel geste resteraient vaines. « Une telle barbarie est inexplicable ». Ajoutant que les autorités ont « à cœur de faire le maximum pour sa famille et ses enfants. » Plusieurs associations féministes étaient présentes pour apporter leur soutien aux proches de Nasrine. « Sachez que vous n’êtes pas seuls, votre douleur est la nôtre » a lancé Naïma Charaï, présidente de l’association pour l’accueil des femmes en difficulté de la Gironde (APAFED).

Le mari de Nasrine a été mis en examen samedi pour meurtre et placé en détention provisoire. Il avait été condamné en 2010 pour des faits de violences par conjoint mais sur une autre victime. Il avait été condamné à six mois d’emprisonnement dont cinq avec sursis et n’avait plus fait l’objet de condamnation depuis. Nasrine n’avait jamais déposé plainte contre lui.