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États-Unis : Los Angeles est toujours aux prises avec les flammes

La mégalopole de Los Angeles est toujours aux prises avec les flammes dimanche 12 janvier, les incendies continuant à gagner du terrain. Les autorités et les habitants s’inquiètent d’autant plus que les vents se renforcent. Assiégée par les flammes depuis mardi, la deuxième ville la plus peuplée des États-Unis continue de compter ses morts : au moins 24 personnes sont décédées, selon un bilan provisoire . Ce nombre pourrait encore évoluer, ont prévenu les autorités.

« La situation est toujours critique » sur le front des incendies à Los Angeles aux États-Unis, a averti dimanche 12 janvier Deanne Criswell, de l’agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (FEMA) sur la chaîne ABC, appelant la population à rester extrêmement vigilante. Après une courte accalmie, les vents chauds et secs devraient regagner en puissance jusqu’à mercredi, compliquant le travail des pompiers, ont prévenu les autorités.

Le service météorologique américain prévoit ainsi un « comportement extrême des incendies et des conditions mettant la vie en danger ». Ceux-ci culmineront avec des vents à 110 km/h dans une« situation particulièrement dangereuse (PDS) »à partir de mardi matin, a déclaré la météorologue Rose Schoenfeld.

Malgré les efforts de milliers de soldats du feu à pied d’œuvre, le « Palisades Fire » s’est étendu au cours du week-end au nord-ouest de la ville et menace désormais la vallée densément peuplée de San Fernando. Plus de 12 000 structures – habitations ou bâtiments divers – ont été détruits ou endommagés par les feux, selon les premières estimations des autorités.

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La maire et le gouverneur ciblés par de critiques

« C’est juste bouleversant », a confié à l’AFP Dara Danton, une habitante depuis 25 ans du quartier huppé de Pacific Palisades, le premier à avoir pris feu mardi. Elle fait partie des plus de 150 000 personnes appelées à évacuer face aux flammes.

Dans les rues, les habitants portent souvent des masques, pour se protéger de l’air vicié par les fumées toxiques. Nombre d’entre eux commencent à questionner la gestion des autorités, notamment car les pompiers ont parfois dû composer avec des bouches d’incendie vides ou avec une faible pression.

Très critiquée, la maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, a assuré samedi que ses services étaient « tous sur la même longueur d’ondes ». La veille, la cheffe des pompiers de la ville avait pointé le budget insuffisant alloué par la municipalité aux soldats du feu. Le gouverneur démocrate de l’État Gavin Newsom a lui demandé « un examen indépendant complet » des services de distribution d’eau de la ville.

Dimanche, le président élu Donald Trump a une nouvelle fois attaqué la gestion des feux par les dirigeants locaux.« Les politiciens incompétents n’ont aucune idée de la manière de les éteindre », a-t-il fustigé sur sa plateforme Truth Social.

« Plan Marshall » de reconstruction de la Californie

Face aux pillages dans les zones sinistrées ou évacuées, un couvre-feu strict entre 18h et 6h du matin est désormais en vigueur dans les secteurs de Pacific Palisades et Altadena, les plus ravagés. Les autorités ont annoncé dimanche l’arrestation de plusieurs individus soupçonnés de cambriolages, dont l’un portait un costume de pompier.

Les dommages causés par les incendies devraient se chiffrer en dizaines de milliards de dollars, et certains experts redoutent déjà que ces feux soient les plus coûteux jamais enregistrés.

Le gouverneur de l’État a affirmé dimanche sur NBC vouloir lancer un « Plan Marshall » pour reconstruire la Californie et alléger certaines réglementations, pour permettre aux habitants de reconstruire rapidement leurs habitations parties en fumée. Les autorités se mobilisent également pour contenir un bond vertigineux des tarifs des locations auquel sont confrontés certains évacués.

L’enquête pour déterminer les causes de ces multiples incendies, à laquelle participe le FBI, est toujours en cours, a rappelé samedi le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna. Les vents de Santa Ana qui ont attisé ces incendies sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales jusqu’à 160 km/h cette semaine.

Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes.