Mort de Jean-Marie Le Pen: Sa fille Marine ne « se pardonnera jamais » de l’avoir exclu du Front national

«Je ne me pardonnerai jamais cette décision, parce que je sais que cela lui a causé une immense douleur. » Marine Le Pen a confié ce dimanche au JDD qu’elle regrettait son choix d’exclure son père, Jean-Marie Le Pen, du Front national (ex-RN) en 2015. Un entretien publié au lendemain de l’enterrement du « Menhir ».

Marine Le Pen a exclu son père après ses propos sur « l’Occupation allemande » qu’il ne jugeait pas « particulièrement inhumaine » et sur Patrick Bruel à qui il a promis une « fournée ». La présidente du RN avait alors décidé de l’exclure du parti, en lui retirant son titre de « président d’honneur ». « Prendre cette décision a été l’une des plus difficiles de ma vie. Et jusqu’à la fin de mon existence, je me poserai toujours la question: « est-ce que j’aurais pu faire autrement? » », fait valoir la triple candidate malheureuse à l’Elysée.

« Injuste de le juger à l’aune de ces polémiques »

A propos des condamnations de Jean-Marie Le Pen, qui avait notamment renvoyé la Shoah à « un détail » de l’Histoire, la patronne des députés RN à l’Assemblée estime que « c’est un peu injuste de le juger uniquement à l’aune de ces polémiques ». « Sur 80 ans (de vie politique), sauf si vous êtes une sorte d’ectoplasme sarkozyste ou socialiste, il est inévitable d’avoir des sujets qui suscitent des polémiques », relève-t-elle, en considérant toutefois qu’il est « malheureux » que Jean-Marie Le Pen « se soit enferré dans ces provocations ». « Le problème, c’est qu’il recommençait », déplore-t-elle encore.

La mort de Jean-Marie Le Pen a été annoncée mardi mais Marine Le Pen, qui se trouvait dans un avion, ne l’a appris qu’après, à la faveur d’une escale. « Sur le moment, je n’y ai pas cru. Puis, par acquis de conscience, sachant qu’il avait une santé très fragile, j’ai appelé ma soeur pour savoir ce qu’il en était. Et c’est elle qui me l’a appris », raconte la députée du Pas-de-Calais.

Marine Le Pen assure qu’elle « ne pensait pas » que la classe politique était « capable » de rendre hommage à son père, se disant « agréablement surprise ». Mais, à propos du communiqué d’Emmanuel Macron, selon qui « l’Histoire jugera » Jean-Marie Le Pen, elle prédit que le « jugement de l’Histoire » sera bien plus sévère pour le chef de l’Etat.