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Attentat de « Charlie Hebdo » : Planquée en Syrie, la veuve du terroriste Amedy Coulibaly serait toujours vivante

Dix ans. Dix ans que les proches des victimes de l’attentat de Charlie Hebdo tentent de faire le deuil. Dix ans que les rescapés et les nouvelles têtes du journal satirique travaillent « dans un bunker » et vivent sous protection policière. Dix ans que la France se souvient de cet atroce 7 janvier 2015 où les frères Chérif et Saïd Kouachi ont assassiné douze personnes, dont huit membres de la rédaction de Charlie. Le lendemain, Amedy Coulibaly assassinait une policière municipale en pleine rue à Montrouge avant de tuer quatre personnes de confession juive lors de la prise d’otage de l’Hypercacher.

Si ces trois fanatiques islamistes ont été tués, une complice court toujours. D’après le Parquet national antiterroriste, Hayat Boumedienne, la veuve d’Amedy Coulibaly, serait toujours vivante et vivrait en Syrie. Aujourd’hui âgée de 36 ans, elle avait été condamnée en son absence à trente ans de prison lors du procès des attentats de janvier 2015. Elle avait quitté la France quelques jours avant le passage à l’acte de son mari pour se réfugier en Syrie.

« La princesse de l’État islamique »

Le fait qu’elle soit toujours en vie « fait figure d’exception » rapporte Le Parisien dans un article consacré à « la princesse de l’État islamique ». La plupart des femmes parties faire le djihad ont été soit tuées, soit capturées depuis la chute de l’État islamique. Mais pas Hayat Boumedienne.

Une femme rapatriée en France en 2020 affirme avoir vu la veuve d’Amedy Coulibaly arriver en Syrie en 2015 en compagnie de Mohamed Belhoucine. C’est d’ailleurs avec le frère de cet ami proche de son mari qu’elle a été vue pour la dernière fois à l’aéroport d’Istanbul, en Turquie en 2015.

Portrait d'Hayat Boumedienne figurant sur l'avis de recherche diffusé par la police le vendredi 9 janvier 2015.
Portrait d’Hayat Boumedienne figurant sur l’avis de recherche diffusé par la police le vendredi 9 janvier 2015. - Police nationale / AFP

Quatre mois et dix jours après la mort de son mari, elle est mariée à un Tunisien combattant de Daesh. Elle avait alors interdiction de sortir et avait dû se soumettre à un régime polygame. D’après son ancienne amie, Hayat Boumedienne ne pouvait pas avoir d’enfant, rapporte Le Parisien. Fuyant la chute de Daesh, la Française se fait prisonnière auprès des forces kurdes. « Pour moi, elle était morte », aurait confié son amie, qui explique que Hayat Boumedienne « parle arabe avec un accent français ».

Malgré cela, elle se serait fait passer pour une Syrienne, ne souhaitant pas se faire rapatrier en France. Elle se serait ensuite évadée. Depuis, on ignore où elle peut se trouver. Sa famille toujours installée en France n’aurait plus de nouvelles. La jeune femme est probablement toujours en Syrie, dans un pays désormais dirigé par Hayat Tahrir al-Cham (HTC) depuis la chute de Bachar al-Assad.