Trump connaîtra sa condamnation dans l’affaire Stormy Daniels avant d’entrer à la Maison Blanche
Le juge new-yorkais en charge de l’affaire a confirmé la condamnation de Donald Trump et annoncera sa sentence le 10 janvier. Le président élu devrait échapper à toute peine de prison.
Donald Trump sera bien condamné au pénal avant d’être investi Président des Etats-Unis. Sa sentence sera prononcée le 10 janvier, dix jours avant la grande cérémonie d’investiture qui le verra retrouver la Maison Blanche, a annoncé vendredi le juge en charge de l’affaire Stormy Daniels. Il devrait toutefois échapper à toute peine de prison.
Les avocats du président élu n’ont pas réussi à le convaincre d’annuler la procédure à l’aune de sa victoire à la présidentielle. Il s’agissait de leur dernière tentative de revenir sur le jugement après le rejet d’une requête similaire fin décembre, qui s’appuyait quant à elle sur la récente décision de la Cour Suprême étendant l’immunité présidentielle.
Pas de peine de prison
Donald Trump a été reconnu coupable en mai des 34 chefs d’accusation formulés contre lui à l’issue du procès Stormy Daniels, du nom de l’actrice porno qu’il a payé pour garder le secret sur leur relation sexuelle extra-maritale. Revenir sur la décision du jury, composé de 12 de ses pairs, « saperait l’Etat de droit d’innombrables manières », a tancé le juge Juan Merchan dans une décision de 18 pages.
Les circonstances exceptionnelles du prévenu, qui doit prêter serment en tant que 47è Président des Etats-Unis le 20 janvier prochain, devraient toutefois lui valoir un traitement de faveur. Le juge n’est pas « enclin à imposer une peine d’incarcération », a-t-il indiqué, ajoutant qu’il envisageait de prononcer une peine de « décharge inconditionnelle ».
Cela reviendrait à affirmer le jugement sans lui associer aucune peine de prison ou même d’amende. Un tel jugement laisserait l’opportunité à Donald Trump de faire appel de sa condamnation, sans risquer de peser sur l’exercice de ses fonctions. Le président élu devra se présenter le 10 janvier devant le juge pour connaître sa sentence, mais il pourra le faire par visioconférence, là encore pour ne pas trop interférer avec la transition présidentielle.
L’horizon judiciaire s’éclaircit
« Cette attaque politique illégitime n’est rien qu’une mascarade », a réagit sur son réseau Truth Social le président américain élu. Un porte-parole de Trump a dénoncé une « atteinte à l’immunité présidentielle » et critiqué le juge, qualifiant le procès de « chasse aux sorcières ». Donald Trump encourait jusqu’à 4 ans de prison dans cette affaire où il était poursuivi pour avoir caché des paiements effectués en faveur de Stormy Daniels. Il peut encore demander à une cour d’appel d’intervenir en urgence pour suspendre le jugement avant le 10 janvier et éviter de devenir le premier criminel condamné au pénal à devenir Président américain.
Les autres affaires judiciaires qui inquiétaient le président élu sont en revanche au point mort. Le procureur spécial Jack Smith a renoncé aux poursuites fédérales contre lui après son élection, justifiant sa décision par la politique du ministère de la Justice de ne pas poursuivre un président en exercice. Et en Géorgie, les avocats de Trump ont bon espoir que la justice arrive à la même conclusion, et renonce aux poursuites contre lui.