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Tchad : Une première base militaire française a été rétrocédée

La présence militaire française n’est plus souhaitée par les autorités du pays : La France a rétrocédé jeudi une première base militaire au Tchad, à Faya dans l’extrême nord désertique du pays, a annoncé l’armée tchadienne, moins d’un mois après l’annonce surprise de la suspension par N’Djamena de l’accord militaire avec Paris.

« Les forces françaises ont rétrocédé la base de Faya à l’ANT », l’armée nationale tchadienne, a indiqué le ministère tchadien des Armées sur Facebook, précisant que le personnel et le matériel de la base « regagneront la France dans les prochains jours ». « 54 véhicules ont pris la route en convoi à 11h30 en direction de N’Djamena et au même moment, un avion Antonov 124 a décollé de N’Djamena avec plus de 80 tonnes de fret », a détaillé le ministère.

Selon l’état-major français des Armées, « une trentaine de militaires étaient stationnés à Faya » et la rétrocession « sera suivie par celle d’Abéché, puis de N’Djamena dans les semaines qui viennent ». « Nous apportions une aide médicale à la population avec de nombreuses consultations. L’aéroport de Faya servait aussi de point de départ pour les opérations militaires conjointes avec les militaires tchadiens plus au nord du pays », a rappelé un officier haut gradé de l’armée française.

Non grata au Niger, Mali, Centrafrique et Burkina Faso

Le retrait français fait suite à la décision du Tchad, annoncée le 28 novembre, de mettre fin à soixante ans de coopération militaire en rompant les accords qui le liaient à la France depuis la fin de la colonisation. Selon le président Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 2021, ces accords étaient « complètement obsolètes », face « aux réalités politiques et géostratégiques de notre temps ».

« Ces étapes marquent la fin de notre présence militaire permanente qui ne répondait plus aux attentes et aux intérêts de chacune des parties », a pour sa part souligné l’état-major français, qui assure suivre « le calendrier établi avec le partenaire tchadien ». Des élections législatives, provinciales et locales sont prévues dimanche au Tchad, boycottées par l’opposition.

Entre 2022 et 2023, quatre anciennes colonies françaises, le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso, ont enjoint Paris à retirer son armée de leurs territoires, où elle était historiquement implantée. Maillon clé de sa présence militaire en Afrique, le Tchad, pays désertique, constituait le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel, et la décision de N’Djamena de dénoncer fin novembre l’accord de défense avec son vieil allié a pris Paris de court.