Il y a 25 ans, c’était la tempête du siècle… Retour en chiffres sur l’événement
Foyers privés d’électricité, arbres déracinés, familles endeuillées et infrastructures ravagés… Le lendemain de Noël 1999, les Français se réveillaient dans un pays battu par de puissantes rafales de vent portées par la tempête Lothar suivie dans son sillage par celle dénommée Martin. Rapidement surnommée « la tempête du siècle », cet enchaînement de dépressions océaniques a marqué le point départ de la mise en place du système d’alerte « Vigilance météorologique » afin d’informer au mieux les populations. Vingt-cinq ans après cette catastrophe, 20 Minutes revient en chiffres sur le bilan d’une des pires tempêtes qu’a connu la France.
Un vent furieux : 200 km/h sur la côte, plus de 150 km/h en plaine
Ce matin du 26 décembre 1999, les anémomètres du pays s’emballent. La station Météo-France de l’aéroport d’Orly relève une pointe à 173 km/h, tout comme à Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor. Une puissance qui déborde largement des côtes. Des villes comme Orléans, Reims ou encore Metz, voient leurs anémomètres donner des valeurs supérieures à 150 km/h.
Le lendemain, le vent est encore plus furieux : A Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, 205 km/h sont relevés et la station d’Oléron bloque à 198 km/h.
Dix millions de Français privés d’électricité
Un millier de pylônes électriques de lignes à haute et très haute tension sont endommagés ou mis à terre par les bourrasques de vents, rappelle RTE (Réseau de transport d’électricité) dans un dossier de presse consacré à « l’héritage de la tempête ».
Ainsi, avec 184 postes électriques hors service, c’est un peu moins de 10 % du réseau français qui ne fonctionne plus. Conséquences : Près de 3,5 millions de foyers, soit environ 10 millions de Français, ne sont plus alimentés en électricité. Le réseau d’eau est aussi largement touché : 2,5 millions de Français boivent à la bouteille. Les services d’EDF batailleront quatre jours et quatre nuits pour parvenir à rétablir 90 % du réseau durant ce temps.
92 morts et des milliers de blessés
En France, le bilan définitif de cette catastrophe est de 92 morts et près de 2.000 blessés, selon un rapport d’une mission interministérielle réalisée.
Si la France est le pays le plus meurtri, la Suisse, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne et Allemagne payent également lourdement les effets dévastateurs des tempêtes Lothar et Martin avec 42 morts en tout pour ces pays.
Un million d’hectares de forêt ravagé
Ces tempêtes ont également laissé une trace indélébile dans le paysage français, avec un million d’hectares de forêt durement touchés (l’équivalent du département de la Gironde), soit 6 % du couvert forestier, a conclu l’ONF. Les régions les plus affectées sont la Lorraine, l’Aquitaine et le Limousin.
Les deux-tiers des voies ferrés impraticables
Entre les dégâts directs aux infrastructures et les chutes d’arbres sur les voies, ce sont 20.000 des 32.000 kilomètres de rails français qui sont impraticables le 27 décembre. Une course contre-la-montre s’engage alors que la mobilité est importante durant les fêtes de fin d’année et 95 % du réseau ferré a été rétabli pour le 31 janvier.
Un dizaine de milliards d’euros de dégâts, au moins
Pour conclure, relevons l’estimation financière des dégâts réalisée alors par la Fédération française des sociétés d’assurances qui se chiffre à 6,75 milliards d’euros (44,3 milliards de francs à l’époque), hors franchise et pertes d’exploitation.
Côté Etat, la réhabilitation des forêts a coûté 3,35 milliards d’euros (22 milliards de francs), étalés sur plusieurs années. La SNCF, elle, a chiffré à environ 80 millions d’euros la remise en état de son réseau. Des sommes astronomiques ont également été déboursées par France Telecom (de l’ordre de 200 millions d’euros) pour la réhabilitation des lignes téléphoniques, toujours selon le rapport de la mission interministérielle d’alors.